Une liberté sans mode d’emploi : “Vers le large” de Jaouad Mdidech


Mounir BENSALAH
Jeudi 2 Juillet 2009

Une liberté sans mode d’emploi : “Vers le large” de Jaouad Mdidech
Devant un parterre d’intellectuels, de militants des droits humains, de journalistes, de jeunes, et d’anciens détenus politiques, Jaouad Mdidech a présenté et signé son dernier roman « Vers le large » vendredi 26 juin à l’hotel Diwan de Casablanca.
 Cette présentation de l’ouvrage a été organisée par l’Organisation marocaine des droits humains (OMDH), dans le cadre des activités de son « club du livre ». « Nous souhaitons contribuer à la sauvegarde de la mémoire. C’est pour cela que nous tenons, dans le Club du livre de l’OMDH, à promouvoir ces écritures sur les années difficiles de notre histoire » a souligné Amina Bouayach, présidente de l’OMDH, avant de décrire Mdidech comme « un romancier qui sait retracer l’histoire, qui a de la mémoire pour le passé, pour ses compagnons ». Bouayach a ensuite appelé à une minute de silence en mémoire de Abdelfettah Fakihani, ami de l’auteur et ancien détenu, dont un portrait a été consacré dans le nouveau livre.
Bouissef, ancien compagnon de détention, écrivain et ami de l’auteur a souhaité « décortiquer le texte pour en sortir une dualité. D’une part, le texte est composé de deux parties, une qui raconte le calvaire de la prison centrale de Kénitra et la seconde est une narration d’une liberté retrouvée ». Cette dualité typographique symbolise aussi une « dualité de témoignages ». « Il n’y a pas que le côté mauvais dans la vie. Même dans la prison, ce monde obscur d’incarcération, l’auteur nous raconte que les gardiens ne sont pas les mêmes. Il y en a qui sont inhumains, et d’autres qui tout en faisant leur travail, savent se montrer humains ». Bouissef revient sur un épisode paradoxal. « Un prisonnier qui refuse de voir sa mère et qu’on prend pour un fou. L’auteur a su lui donner une autre âme à travers le portrait ». Dans la seconde partie du livre, « l’auteur narre une liberté » sans mode d’emploi ! « Traverser une rue, on ne s’en rappelle pas après 15 ans de détention, où l’horizon n’est qu’illusion murée et bétonnée ».
« Tous les témoignages et portraits sont réels. Les noms ne le sont pas toujours. J’ai pris quelques libertés dans ce livre », avance Mdidech. « J’ai visité la chambre noire cette semaine. Elle ne m’effraie plus » rassure l’auteur confiant. La thématique de l’enfant et de la femme est très présente dans le nouveau livre. « Vous imaginez un monde sans enfants, sans femmes. C’est la géhenne ! ». L’auteur révèle qu’il avait quitté la politique, démissionné de Ilal Amam, avant son arrestation. Mais il avance aussi qu’il avait des opinions politiques, prônant la liberté et la démocratie. Répondant à une question de l’auditoire, il dit que « si c’était à refaire, j’aurais fait le même parcours politique ».
Une séance de signature a suivi un débat fructueux dans la salle. « Vers le large » est édité aux éditions Marsam, en 168 pages.


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