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En France, où les études américaines restent marginales dans le paysage historiographique, la dernière biographie d’importance consacrée à Lincoln datait de 1984, traduction d’un ouvrage écrit en 1977. Il revient à Bernard Vincent, professeur émérite d’histoire et de civilisation américaine de réactualiser nos connaissances à la faveur du bicentenaire de sa naissance (1809) et d’un renouveau chez les Français du désir d’Amérique consécutif à l’élection de Barack Obama.
Si Lincoln a – et continue – de susciter un tel intérêt outre-atlantique, c’est que sa vie se confond tant avec le rêve américain qu’avec son cauchemar. Elle associe dans un seul nom la plupart des mythes fondateurs qui ont construit les États-Unis : les grands espaces de la « frontière », l’idéal du self made man, la recherche de la liberté et la tache de l’esclavage.
Issu d’un milieu fruste, né dans un comté rural du Kentucky – avant-poste de la frontière agricole –, vivotant comme bateleur, négociant ou arpenteur, Abraham Lincoln se hisse en autodidacte – à force d’études solitaires et de lectures – à la profession d’avocat. Personnalité imposante, brillant orateur, admirateur de Henry Clay et du parti whig, il s’intéresse très vite à la politique. Les hiérarchies sociales sont encore très fluides dans le Midwest de l’époque et peu de pesanteurs y entravent l’ascension d’un ambitieux. Il se fait rapidement élire à l’Assemblée de l’Illinois puis pendant deux ans (1847-1849) à la Chambre des représentants à Washington. À la fin de son mandat commence une longue traversée du désert : il retourne à l’anonymat de son cabinet d’avocat à Springfield et échoue par deux fois aux élections sénatoriales.
Contesté de toutes parts, Lincoln fait face et sort grandi du conflit, incarnation vivante de la détermination, de la ténacité et du sens du compromis. Par son charisme et par sa finesse politique, il « sauva » bel et bien les États-Unis, comme l’annonce le sous-titre de l’ouvrage, sans avoir le temps d’accompagner son pays dans la Reconstruction.
Il meurt assassiné – le premier d’une longue série – le 15 avril 1865 des mains de John Wilkes Booth, acteur shakespearien et confédéré fanatique. La figure tutélaire de ce Père (re)fondateur plane depuis sur la mémoire de la nation américaine.