Une année culturelle dans la douleur


Libé
Dimanche 27 Décembre 2020

Le monde des arts et de la création a été bouleversé par la pandémie du Coronavirus, qui a révélé la fragilité de tout un écosystème et rappelé la nécessité de reconnaître ce secteur à sa juste valeur. La crise sanitaire a eu un effet dévastateur sur tous les plans de cette industrie, essentielle pour la vie d’une société dynamique, notamment avec la fermeture de sites, d’institutions et d’installations culturels, ayant entraîné une réduction considérable de la croissance et de la production du domaine.

L’approche de cette industrie culturelle, facteur puissant de la production créative, s’est quant à elle métamorphosée, sous l’effet du confinement, l’une des principales mesures adoptées pour juguler la propagation de la Covid-19. C’est dans ce sens que la digitalisation a pris le dessus, altérant la perception du public, qui s’est tourné vers de nouvelles habitudes de consommation culturelles.

Face à ce constat et pour surmonter cette crise qui a mis à mal un secteur clé dans l’épanouissement de chaque individu, plusieurs mesures ont été adoptées afin d’atténuer les retombées de la pandémie sur le milieu culturel et permettre, ainsi,sa relance. De ce fait, l’Organisation des Nations unies pour l’Education, la Science et la Culture (UNESCO) a lancé le 15 avril dernier, un mouvement culturel global sous l’appellation de “ResiliArt”.

Sousforme d’une série de débats virtuels en format ouvert, “ResiliArt” a permis à “plus de 1.000 artistes et professionnels de la culture du monde entier, de partager leurs histoires et de proposer des recommandations pour que les secteurs culturels et créatifs puissent sortir plus forts et plus unis de cette crise”, avait indiqué l’Organisation onusienne sur son site internet. Un guide de politiques pour un secteur créatif résilient avait donc été amorcé par l’UNESCO en vue de “mobiliser la communauté internationale dans un effort collectif, pour soutenir les artistes et les professionnels de la culture et garantir l’accès à la culture pour tous”. Au niveau national, le Maroc a déployé un programme exceptionnel de soutien aux acteurs des mondes de la culture, de l’art et de la création.

En plus de la publication d’un guide accompagnant la reprise des activités culturelles durant la phase de post-confinement, le ministère de la Culture, de la Jeunesse et des Sports avait annoncé l’adoption d’une panoplie de mesures, visant à atténuer l’impact socio-économique de l’état d’urgence sanitaire. Parmi elles, figurent la distribution anticipée par le Bureau marocain des Droits d’Auteurs (BMDA) au profit des auteurs et créateurs adhérents, de toutes les répartitions restantes programmées pour l’exercice 2020, soit 35,4 MDH, ainsi que le lancement d’un appel à projets artistiques pour une enveloppe globale de 39 MDH dans différents domaines. S’ajoutent à ces mesures le lancement d’un programme exceptionnel de soutien aux acteurs des milieux de l’art et du livre et la mobilisation du Fonds national pour l’action culturelle.

Ainsi, ce sont 1.735 projets qui ont bénéficié d’un soutien de 9,32 millions de dirhams, dans le cadre du soutien exceptionnel à l’édition et au livre au titre de l’année 2020.

En outre, une contribution solidaire à hauteur de 02 millions de dirhams a été allouée au programme d’acquisition d’œuvres d’artistes professionnels marocains résidant au Maroc, dans le cadre de l’approfondissement du partenariat entre la Fondation nationale des musées (FNM) et le ministère de la Culture, de la Jeunesse et des Sports.

Pour sa part, le Centre cinématographique marocain (CCM) a mis ses services au profit du grand public en mettant à la disposition des cinéphiles, depuis le début de l’état d’urgence sanitaire, une sélection d’œuvres marocaines. Au total, quelque 98 films marocains mêlant longs métrages et films documentaires ont été suivis par une audience de plus d’un million de spectateurs. De même, l’Institut royal de la Culture amazighe (IRCAM) a maintenu son soutien financier aux associations culturelles amazighes, renforçant de ce fait son appui aux artistes et chercheurs.

Par ailleurs, cette année si singulière a été marquée par la disparition de nombreux artistes qui ont laissé derrière eux un héritage intellectuel important, parmi lesquels la journaliste et éditrice, Danielle Mirailles Essakalli, la réalisatrice Dalila Ennadr, le musicien marocain Marcel Botbol et récemment l’ancien directeur de la chaîne de télévision 2M et du CCM, Noureddine Saïl.


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