
Le texte, qui est l'œuvre des Frères musulmans au pouvoir, a été soumis au Conseil de la Choura, qui fait office de Parlement. Selon le FSN, il est encore plus restrictif que la législation en vigueur à l'époque du régime déchu de Hosni Moubarak.
Le projet, estime l'opposition dans un communiqué, "cherche à reproduire une police d'Etat en inscrivant dans la loi le rôle des organes de sécurité chargés de contrôler les activités des groupes de la société civile".
Le texte prévoit que les ONG doivent être soumises à l'approbation d'une commission composée en partie de représentants des services de sécurité et devront obtenir une autorisation officielle pour recevoir des fonds venant de l'étranger. Le texte est également critiqué par des organisations de défense des droits de l'Homme. A l'époque de Hosni Moubarak, des ONG ont eu maille à partir avec les autorités à propos de leur financement par des pays occidentaux, un problème qui a perduré après la chute du "raïs" et l'arrivée au pouvoir des islamistes.
En 2012, lorsque l'armée assurait l'intérim du pouvoir, les relations égypto-américaines avaient connu une brève crise en raison de l'ouverture d'une enquête sur le fonctionnement d'ONG internationales, y compris celles basées aux Etats-Unis.
Le président de la commission des lois du Parti de la liberté et de la justice (PLJ, vitrine politique de la confrérie islamiste), Mokhtar Al Achry, a de son côté assuré à Reuters que le projet de loi garantirait la liberté de fonctionnement des ONG. Il a aussi affirmé qu'un seul des neuf membres du comité chargé de veiller à leurs activités et à leur financement serait issu des services de sécurité.
Début mai, la Haut-commissaire des Nations unies pour les droits de l'Homme, Navi Pillay, avait estimé que le projet de loi en question risquait de trahir les idéaux de la "révolution du Nil" de 2001.