La campagne de vaccination s ’étend aux enfants en situation de rue et aux migrants irréguliers...
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Dans ce sens, le ministre de la Santé a annoncé, via une circulaire adressée aux directeurs régionaux, l’intégration dans la campagne de vaccination des enfants en situation de handicap, ceux non scolarisés ou en conflit avec la loi, en plus des migrants en situation irrégulière, tout en appelant à l’accélération du rythme de la campagne de vaccination. «L’accélération du rythme de la vaccination doit être forte, proactive et ciblée permettant de faire bénéficier, par la première dose, les personnes n’ayant pas reçu la primo vaccination et d’achever le schéma vaccinal par la deuxième et la troisième doses pour ceux qui ont commencé leurs vaccinations», lit-on dans ladite circulaire. Pour ce faire, le ministère de la Santé recommande un changement dans la stratégie de ciblage, à travers notamment la réalisation d’une analyse du recrutement et de l’abandon de la vaccination par provinces et par tranche d’âge et l’intégration des catégories précitées.
Dans les prochains jours, toute personne en situation irrégulière pourra donc prétendre au vaccin et aucun document ne devrait lui être demandé puisque partager ses données et révéler sa situation auprès d’un personnel de santé fait surgir chez beaucoup la crainte d’une dénonciation aux autorités chargées de la migration. «Les migrants sans papiers sont très méfiants vis-à-vis des autorités publiques, quelle que soit leur nature», constate Souleiman, un jeune ivoirien de 28 ans en situation irrégulière. «Il faut faire un grand travail de sensibilisation pour pouvoir toucher les plus réticents», ajoute-t-il.
Adjoua, un autre sans papier de nationalité malienne approché par Libé, explique être hésitant à l’idée de se faire vacciner. «Mais si on me le propose, je pense que je le prendrai», souligne ce jeune homme qui vit au Maroc depuis bientôt trois ans. Si la vaccination de cette catégorie est plus qu'essentielle dans la lutte contre la pandémie du Covid-19, c’est surtout parce que plus il y a une densité de personnes, plus les gestes barrières sont difficiles à appliquer, et plus la prévalence est forte. C'est vraiment une question de promiscuité. Les camps de fortune où se retrouvent les migrants irréguliers par centaines constituent en effet des lieux avec des taux de contamination très élevés.
Pour Dr Rania.O, «tous les étrangers, peu importent leurs situations, ont droit à la santé et à un accueil digne et respectueux des droits fondamentaux. Cela passe par la vaccination», dit-elle, avant de souligner qu’il s’agit «d’une protection individuelle mais aussi collective qui participera au ralentissement de la propagation du coronavirus et permettra d’atteindre un niveau élevé de l’immunité collective recherchée».
Si la campagne de vaccination devrait également toucher les enfants non-scolarisés et ceux en situation de conflit avec la loi, leur identification et leur recensement pose toujours problème, même si les autorités effectuent actuellement un travail de fond sur le terrain et avec plusieurs associations pour toucher ces personnes à risques, non identifiables, non scolarisées et/ou sans domicile fixe.
«La particularité des publics sans abri, c'est la difficulté d'avoir plusieurs rendez-vous et de les fidéliser au processus vaccinal», explique Dr Rania.O qui dit préférer un vaccin à une dose pour simplifier les choses. «Plusieurs chercheurs estiment qu’il faut opter pour des vaccins monodoses pour cette catégorie, ce qui évitera la difficulté d'un suivi médical, souvent plus délicat avec cette tranche de la population», ajoute-t-elle. Mais pour le moment, le seul vaccin monodose disponible sur le marché, le Johnson & Johnson, n’est réservé qu’aux employés du secteur privé.
Selon des sources concordantes, le nombre d’enfants déscolarisés et abandonnés dans les rues, dont la tranche d’âge varie entre 12 et 18 ans, sera bientôt défini. On y trouve notamment la catégorie d’enfants déscolarisés mais qui vivent toujours avec leurs parents. Leurs tuteurs devront les accompagner aux centres de vaccination sachant qu’ils ne sont pas assujettis à la prise de rendez-vous, et ne sont pas obligés de se faire vacciner dans le centre de leur lieu de résidence. Pour le reste, les services du ministère de la Santé, en collaboration avec le ministère de l’Intérieur, devraient mobiliser toute la logistique nécessaire et les unités ambulantes pour une vaccination sur place.