Un nouveau dinosaure découvert à Skoura


C.C
Mardi 26 Octobre 2021

Un nouveau dinosaure découvert à Skoura
Le sol du Royaume regorge de trésors dont les fossiles de dinosaures, comme en témoignent Denis Geraads, du Centre de recherche en paléontologie à Paris et Samir Zouhri du Département de la géologie à la Faculté d’Aïn Chock, auteurs d’une étude présentant le premier Elasmotheriinae d’Afrique du Nord. Pourtant, jusqu’à peu, on croyait que cette sous-famille éteinte des rhinocéros de grande taille et possédant d’immenses cornes était présente du Miocène inférieur (23,03 à 5,332 millions d'années) au Pléistocène supérieur (126 000 à 11 700 ans) aux quatre coins de la planète sauf en Afrique du Nord. C’était sans compter sur les fossiles retrouvés sur le site du Miocène supérieur à Skoura non loin d’Ouarzazate, composés d’un crâne quasi complet, une mandibule articulée et quelques restes post-crâniens fragmentaires. Ces fossiles en font “l’Elasmotheriinae le plus connu du Miocène africain supérieur», précisent les auteurs de l’étude. La découverte du crâne de l’Elasmotheriinae n’est pas fortuite. “Son crâne a été découvert par des chasseurs de fossiles, acheté à l'un d'eux par Serge Xerri à Rabat, qui l'a généreusement offert à la Faculté des sciences Aïn Chock de Casablanca. Il a été habilement préparé par Philippe Richir et ses collègues du Centre de recherche en paléontologie à Paris dépendant du Muséum national d'histoire naturelle en France, avant son retour à la Faculté des sciences Aïn Chock”, détaille l’étude relayée par nos confrères de yabiladi.ma. Cette espèce de dinosaure se caractérise selon les chercheurs par un crâne aux longs os nasaux “indiquant une importante corne et de longs prémaxillaires édentés, élargis antérieurement. Par rapport aux autres Rhinocerotidae, le visage est modérément allongé, les incisives inférieures sont de taille moyenne et la rangée prémolaire est courte». Mais pour affirmer que l’Eoazara est le représentant d’une branche africaine d’Elasmotheriinae, il y a un pas que les chercheurs n’entendent pas franchir. “Eoazara est plutôt un membre d'un clade (unité de base de la classification phylogénétique) principalement eurasien, plutôt que comme un survivant d'une hypothétique branche africaine d’Elasmotheriinae.” Et d’ajouter : « Ceux du Miocène moyen de Beni Mellal au Maroc (1976), du Miocène inférieur supérieur de Bou Hanifia (1986), de l'Oued Mya en Algérie (1992), et du Djebel Krechem El Artsouma en Tunisie (1989), et du Miocène supérieur de Lissasfa au Maroc (1999) appartiennent probablement tous à la sous-famille des Dicerotini et sont certainement sans rapport avec Eoazara xerrii». En revanche, toutes les traces du temps des dinosaures au Maroc souffrent de la même problématique. A savoir le trafic de fossiles. Un trafic aussi discret que lucratif. Au printemps 2019, le journal espagnol El Mundo prétendait que “près de 20.000 familles vivent de l’exploitation des fossiles”. Par conséquent, ce trafic réduit cet inestimable patrimoine comme peau de chagrin, quand bien même il est difficile d'en connaître la quantité exacte, mais la fréquence du pillage va dans ce sens. Le pire dans tout ça, c'est que cette activité qui générerait près de 50 millions de dollars par an, d'après la même source, ne profite que très peu aux exploitants marocains, contrairement aux acheteurs en provenance principalement du Vieux Continent et de l'Amérique du Nord. 


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