Sur ordre du juge Ahmed Refaat, les retransmissions télévisées seront suspendues jusqu'à l'énoncé du verdict. L'une des raisons avancées par le président du tribunal est la protection des témoins. "Nous attendons d'entendre la déposition de quatre témoins à la demande de l'accusation afin de prouver les charges contre Moubarak et les autres", a déclaré Gamal Eïd, un avocat représentant 16 des 840 victimes de la répression. Parmi eux figure le général Hussein Saïd Mohamed Moursi, qui travaillait dans le centre opérationnel de la police lors du soulèvement, a précisé l'avocat. Les trois autres témoins convoqués - Emad Badr Saïd, Bassim Mohamed el Otaify et Mahmoud Gala Abdel Hamid - sont également des policiers qui étaient présents dans cette même salle durant les 18 jours de la "révolution du Nil". Moubarak est jugé en même temps que ses deux fils Gamal, un temps considéré comme son dauphin, et Alaa, ainsi que l'ancien ministre de l'Intérieur Habib Adli et six hauts responsables de la police.
Dix avocats koweïtiens devraient rejoindre lundi l'équipe de défense de l'ancien président. Certains d'entre eux affirment qu'il s'agit d'un geste de gratitude à l'égard de Moubarak pour son soutien à la coalition rassemblée sous l'égide des Etats-Unis contre l'Irak lors de la guerre du Golfe en 1991. Cent cinquante partisans du président déchu se sont rassemblés devant l'Ecole de police. "Il nous a apporté 30 ans de protection. Moubarak, garde la tête haute!", ont-ils scandé. Un peu plus loin, d'autres manifestants hostiles au principal prévenu ont lancé des pierres en direction des forces de l'ordre. "Il doit être pendu. On ne veut pas d'autre report du procès", a déclaré l'un d'eux, venu pour l'occasion de Kafr el Cheikh, dans le delta du Nil.
Lors d'une conférence de presse dimanche, des partisans de l'ancien raïs ont agressé un journaliste qui demandaient aux avocats pour quelles raisons ils prenaient la défense de Moubarak.