Au moins une personne a été tuée mercredi dans l'explosion de deux bombes visant des policiers au Caire, a indiqué une source médicale, alors que l'Egypte est secouée par des attentats depuis la destitution du président islamiste Mohamed Morsi par l'armée.
Deux engins explosifs ont détoné devant des abris servant aux policiers de faction devant l'Université du Caire, bastion de la contestation islamiste contre le gouvernement mis en place par l'armée après la destitution et l'arrestation le 3 juillet du seul président jamais élu démocratiquement en Egypte, selon un journaliste de l'AFP sur place.
Un général de brigade de la police a été tué dans le double attentat, et un autre général, conseiller du ministre de l'Intérieur, a été blessé, ont indiqué à l'AFP des responsables des services de sécurité qui ont requis l'anonymat. Ces informations ont été confirmées par la télévision d'Etat.
Les attentats visant les policiers et l'armée se sont multipliés depuis que le gouvernement intérimaire s'est lancé dans une implacable et sanglante répression de toute manifestation pro-Morsi. Plus de 1.400 protestataires ont ainsi été tués par les policiers et les soldats depuis le 3 juillet, dont plus de 700 au centre du Caire dans la seule journée du 14 août.
Le procureur général égyptien a appelé à l'ouverture d'une enquête sur des fonds qu'aurait reçus le leader de gauche Hamdeen Sabbahi, seul rival sérieux de l'ex chef de l'armée Abdel Fatah al-Sissi à l'élection présidentielle, selon des sources judiciaires. Le procureur général Hisham Barakat a appelé à l'ouverture d'une enquête après qu'un avocat a porté plainte contre M. Sabbahi, l'accusant d'avoir perçu des fonds de la part d'hommes d'affaires égyptiens, ont indiqué ces sources.
M. Sabbahi était arrivé troisième à l'élection présidentielle de 2012, remportée par l'islamiste Mohamed Morsi, renversé par l'armée en juillet 2013.
Le porte-parole de campagne de M. Sabbahi, Maassoum Marzouk, a indiqué à l'AFP qu'une plainte similaire avait été déposée lors de l'élection de 2012 lorsque le leader de gauche avait reçu des "dons" pour sa campagne, "mais le parquet n'avait alors rien trouvé". "Voici une nouvelle tentative pour nous diffamer", a-t-il ajouté.
De telles plaintes sont régulières en Egypte, mais celle-ci intervient à quelques semaines du scrutin présidentiel des 26 et 27 mai.
Jusqu'à présent, M. Sabbahi qui était un opposant de gauche populaire du temps de l'ex-président Hosni Moubarak, chassé du pouvoir en 2011, est le seul opposant sérieux face à M. Sissi.