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Un embargo économique de la ville a été décrété par les élus et les ONG : Le spectre de la soif plane sur Mellilia


Rida ADDAM
Vendredi 10 Décembre 2010

Un embargo économique de la ville a été décrété par les élus et les ONG : Le spectre de la soif plane sur Mellilia
Yahia Yahia persiste et signe : "Je couperais samedi l'eau à la ville occupée de Mellilia. Et ce, juste après la Marche de l'indépendance organisée par la Commission de coordination pour l'indépendance de Mellilia et toutes les composantes politiques et sociales de Nador et de ses agglomérations". Ainsi, le président de la commune de Béni Ansar, connu pour son hostilité au gouvernement du Préside qui l'avait arrêté il y a quelques années, s'est aligné courageusement parmi les manifestants qui réclament, entre autres, la coupure d'eau à la ville occupée. Et ce à travers cette grande marche prévue samedi matin à 10 heures et qui connaîtra, d'après les responsables politiques locaux, la participation de quelque 60.000 manifestants. Les partis politiques ont eu leur mot à dire : ils mobilisent tous leurs moyens pour faire réussir cette Marche de l'indépendance vers la ville occupée de Mellilia.
Les partis de la Koutla (USFP, PPS et Istiqlal) ont, pour leur part, précisé dans un communiqué que "l'ultime décision de marcher samedi vers la ville occupée est une initiative porteuse qui démontre la mobilisation de toutes les composantes politiques nationales et régionales pour défendre les causes sacrées du pays, notamment l'indépendance des deux Présides". Les politiques de la région, assistés par la société civile, jurent de hausser davantage le ton au cours des jours à venir. Surtout que d'autres décisions ont été votées à l'unanimité par les conseils municipaux de Béni Ansar, Beni Chiker et Nador.  
"Un embargo économique est prévu à partir de la semaine prochaine. La ville occupée sera coupée du reste du Maroc. Même les petits commerçants ont suspendu depuis hier  toutes leurs transactions et échanges avec leurs alter ego de Mellilia", nous a précisé Chaouki, porte-parole de la Commission de coordination pour l'indépendance de Mellilia. Celui-ci nous a affirmé qu'"il est illogique de traiter avec le Parti populaire espagnol qui dirige la ville occupée alors que ses responsables remuent ciel et terre  contre l'intégrité territoriale du Maroc. Ses responsables ont fait montre d'une haine viscérale à l'égard du Maroc en exerçant différentes pressions sur les Parlements espagnol et européen afin d'adopter les fameuses résolutions qui n'ont fait qu'unir les rangs de toutes composantes de la société marocaine". Un avis partagé par les partis de la Koutla qui dénoncent, entre autres, "les mauvais agissements du Parti populaire et de la presse espagnols qui ne cessent de salir par tous les moyens possibles la réputation du Royaume". Par ailleurs, les partis politiques et la société civile nationaux réclament "l'ouverture d'une enquête internationale pour déterminer les responsabilités des Espagnols dans les crimes contre l'Humanité commis par les occupants lors de la guerre du Rif".  
"Les participants sont convaincus de la justesse de leur  marche. Ils sont même motivés pour franchir les frontières factices de Mellilia pour rejoindre leurs compatriotes au centre de la ville, à la Place Mohammed VI", a expliqué Chaouki.
Signalons que cette place vient d'être baptisée ainsi par des jeunes habitants de la ville occupée qui y ont hissé le drapeau marocain et une grande photo du Souverain. "Un  acte de bravoure qui a suscité l'ire des Espagnols, notamment de leur presse. Le quotidien El Mundo a adressé   jeudi une critique acerbe au gouverneur de Mellilia, Juan Jose Imbronda, qu'il accuse d'incompétence et de docilité envers les Marocains", poursuit-il. Par la même occasion, le journal espagnol a critiqué également le "mauvais rendement et l'inertie des services secrets et consulaires espagnols à Nador" qui n'auraient rien pu faire, selon lui, pour éviter les pressions de la société civile locale et à sa tête les politiques de la région, notamment leur redoutable ennemi Yahia Yahia.
Notons dans ce sens, que depuis l'annonce de la Marche de l'indépendance et des ultimes décisions des conseils municipaux de la région de Nador, la panique est à son comble dans les rangs des responsables espagnols locaux et même à Madrid. Le gouverneur de Mellilia qui avait auparavant demandé à Madrid des renforts supplémentaires pour affronter les milliers de Marocains qui marcheront vers la ville, a fait de vives déclarations à la presse : "Nous lutterons de toutes nos forces contre toute invasion de nos territoires. Nous utiliserons tous les moyens dont nous disposons pour assurer l'approvisionnement de la ville en eau,  si toutefois les menaces de coupure s'avèrent réelles." Et pourtant, le responsable espagnol n'a rien fait quand les Marocains ont coupé l'eau à sa caserne militaire jeudi soir. Est-ce des menaces en l'air pour effrayer ses adversaires convaincus de leur cause ? Ou simplement les paroles d'un politique qui n'a jamais tenu sa parole envers les Marocains de Mellilia ? Personne ne peut trancher. Même les services consulaires et d'espionnage très actifs, selon Chaouki Mounaim, depuis quelques jours dans la région, ne peuvent confirmer les intentions du gouverneur envers les manifestants qui franchiront les frontières de la ville occupée.
Rappelons dans ce cadre que, jeudi dernier, trois hauts responsables du Consulat d'Espagne à Nador se sont rendus aux multiples sources qui fournissent de l'eau à la ville de Mellilia, notamment celles d' "Ithrane" et "Yassinan" situées en territoire marocain. Les responsables espagnols qui étaient accompagnés d'un traducteur, se sont arrêtés également au parc de "Yassinan" récemment récupéré  par les présidents des deux communes de Béni Chiker et Béni Ansar et ont discuté plus d'une demi-heure avec les nouveaux gardiens affectés sur place par les responsables marocains. "Ce parc qui est sur le territoire national a longtemps été exploité par les Espagnols dont ils interdisaient l'accès aux Marocains. Ils l'avaient équipé de chaises et y ont même construit un grand immeuble pour l'organisation de leurs rencontres secrètes, notamment avec leurs collabos marocains", précise Chaouki. Et d'ajouter que les responsables communaux marocains y ont placé de nouveaux gardiens et ont changé les verrous de toutes les portes. Et ce après avoir arraché le panneau qui en interdisait l'accès aux Marocains.   


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