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Article n°147944
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Ouverture à Fès d'un symposium international sur l'égalité dans et par le sport
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Walid Regragui : L’état d’esprit conquérant et l’envie de bien faire restent au cœur de la performance des joueurs
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Éliminatoires CAN-2025 . Le Maroc s'offre un festival de buts face à la République centrafricaine
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Le Ruban en marche
Autopsie d’une rencontre pauvre en occasions, dont le dernier quart d’heure endiablé peine à cacher les lacunes tactico-techniques entrevues lors des 75 premières minutes. Un duel de coachs aussi, où Lassaad Chabbi a pris le dessus sur Walid Regragui.
Bloc défensif compact
En trois jours, le Raja s’est métamorphosé. Entre le nul enregistré contre le RCOZ et celui de samedi face au rival honni, c’est le jour et la nuit. Chabbi a su remobiliser des joueurs quasiment en perdition, sans jus et sans organisation, pour remodeler un collectif solidaire et discipliné. Preuve en est ce bloc équipe d’une grande compacité et intensité. Le Raja a retrouvé tout ce qui faisait sa force la saison précédente. A savoir un pressing de tous les instants et surtout un bloc compact et haut qui lui permet de récupérer des ballons rapidement. Il n’y a rien de surprenant à ce que les Verts aient confisqué le ballon à hauteur de 68%. D’autant qu’en face, les Rouges n’ont pas mis assez d’entrain pour le récupérer.
Infériorité numérique dans l’entrejeu
La faute aux consignes tactiques de Regragui qui a pris le parti d’aspirer son adversaire pour mieux le contrer. Or, le positionnement du onze wydadi dans le 4- 3-3 mis en place par son coach à la récupération du ballon ne lui permettait pas de ressortir le ballon sous pression. Trop éloignés les uns des autres, Jabrane et ses coéquipiers ont manqué de temps pour s’organiser et élargir le jeu en passant par les côtés, car sans cesse harcelés par leurs vis-à-vis.
A l’inverse, ces derniers, en supériorité numérique dans l’entrejeu (4- 5-1), ont relancé sur du velours. Une volonté de relancer proprement le ballon rendue possible par les solutions offertes au porteur.
Les décrochages d’Ahaddad, combinés aux appels de Moutouali et Hafidi entre les lignes du milieu de terrain et défensives du WAC, ont permis au jeu offensif du Raja de progresser et surtout de mettre dans les meilleures dispositions ce trio. Ahaddad aurait pu concrétiser les temps forts du RCA en première période, sur un excellent service de Moutouali, mais le tir de l’ex-joueur du Zamalek a manqué de force pour finir dans les gants de Tagnaouti.
Jeu direct pragmatique Vous l’aurez compris, il n’y pas eu grand-chose à se mettre sous la dent en première mi-temps et pas plus en deuxième, hormis une boulette de Nahiri sur une passe en retrait pour Zniti qui a failli finir au fond des filets si ce n’était l’intervention du portier international marocain. Les occasions n’étaient donc pas légion certes, mais le WAC aurait pu faire un hold-up et repartir avec les trois points.
Quand on choisit un plan de jeu restrictif en jouant le contre ou de longs ballons alors qu’on a sous la main assez de ressources pour produire une animation offensive plus flamboyante, il est étonnant de s’offusquer des critiques. Mais Walid Regragui, tout en maniant l’ironie et le sarcasme, est passé maître en la matière. Pourtant, sa prudence et son manque d’audace tactique tranchent avec la qualité du groupe qu’il a sous la main.
Samedi, le WAC n’a pas dérogé au pragmatisme cher à son coach. En laissant le ballon à l’adversaire, le Wydad crée les conditions pour mieux attaquer les espaces dans le dos des défenseurs ou des milieux de terrain adverses. En témoigne l’ouverture du score de Salaheddine Benyachou (77’). Sur son premier ballon, l’ex-prodige de l’OCS a mystifié la défense et le gardien des Verts d’un tir à ras de terre, très bien servi par Mbenza, qui se révèle être un remiseur hors pair.
A l’origine de cette réalisation, un long ballon d’Amloud vers Mbenza. Le pressing du Raja obligeait les défenseurs du WAC à sauter le milieu du terrain. Bon leur a pris sur ce coup. Mais c’était sans compter sur Marouane Hadhoudi (80’) qui a égalisé d’une tête rageuse, sur un corner parfaitement botté par Hafidi.
Un arbitrage catastrophique
Lors des dix dernières minutes, le Raja a poussé pour gagner et réduire l’écart qui le sépare du leader (5 points). Mais trop brouillants, les hommes du technicien tunisien ont buté sur la défense d’airain du WAC. Le Raja aurait même pu voir le ciel lui tomber sur la tête, si Anas Zniti n’avait pas sorti le ballon de ses cages d’une horizontale extraordinaire sur une tête smashée du très remuant Benyachou
Même si, au vrai, le Raja aurait eu un match encore moins ardu, si l’arbitre avait appliqué le règlement en expulsant Jabrane pour un second avertissement qui s’imposait et Dari qui a retenu Ahaddad alors qu’il s'apprêtait à se retrouver en un contre un face au gardien. Mais ça c’est une toute autre histoire. Les entraîneurs ont beau se creuser les méninges pour préparer leurs équipes et nous offrir d'intéressants duels tactiques, les arbitres marocains ne sont toujours pas au diapason, voire très loin de l'être.
Chady Chaabi