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Un demi-siècle après sa mort : Albert Camus, figure mythique de la littérature française

Lundi 4 Janvier 2010

Cinquante ans après sa mort, le 4 janvier 1960, Albert Camus reste une figure mythique de la littérature française, tant par son goût de la justice que par son itinéraire exceptionnel, des quartiers populaires d’Alger au prix Nobel de littérature à seulement 44 ans.
L’engouement populaire pour l’homme et son oeuvre ne se dément pas.
Le président Nicolas Sarkozy voudrait y ajouter les honneurs officiels par une entrée au Panthéon, le temple laïc parisien réservé aux “grands hommes”.
Avec près de sept millions d’exemplaires vendus, “L’Etranger”, premier roman d’Albert Camus, publié en 1942, est le best-seller absolu en format de poche en France.
“Aujourd’hui maman est morte. Ou peut-être hier, je ne sais pas”: A 29 ans, Camus signait par ces premiers mots son entrée parmi les grands auteurs.
Succès immédiat, qui ne s’est pas démenti depuis. Le roman a été traduit dans une quarantaine de langues.
Son oeuvre composée d’une trentaine d’ouvrages, dont des pièces de théâtre est inlassablement enseignée dans les lycées, mais reste en revanche boudée par les universitaires français, au contraire de leurs collègues étrangers.
Philosophe accessible, les romans de Camus portent un regard humaniste sur le monde, pour plus de justice et de liberté.
“Il disait qu’il voulait parler pour ceux qui n’ont pas la parole ou ceux qui sont opprimés”, souligne pour l’AFP sa fille Catherine Camus pour expliquer la passion qu’il suscite 50 ans après sa mort. C’est elle qui gère l’oeuvre de son père depuis 30 ans et qui fait patienter depuis des semaines Nicolas Sarkozy.
Le président français souhaite que la dépouille de l’écrivain soit transférée du cimetière de Lourmarin, en Provence, au Panthéon où reposent déjà des monuments de la littérature française comme Victor Hugo, Jean-Jacques Rousseau ou Emile Zola.
Tout en exprimant ses “doutes”, Catherine Camus, n’a pas rejeté l’idée du chef de l’Etat, contrairement à son frère, Jean Camus.
L’opposition de gauche et beaucoup d’intellectuels crient à la récupération politique.
Mort tragiquement à l’âge de 46 ans, quand la voiture dans laquelle il rentre à Paris s’encastre dans un arbre près de Sens (centre), Albert Camus, a l’aura des destins brisés.
Né le 7 novembre 1913 en Algérie, il est issu d’un milieu extrêmement pauvre, ce qui le distingue dès le départ des autres intellectuels français.
Son père est tué à la guerre, en octobre 1914. Sa mère, femme de ménage, ne sait ni lire ni écrire.
Camus grandit sous le soleil d’Alger. Son instituteur le repère et réussit à lui faire faire des études. C’est à lui que Camus dédiera en 1957 son discours du Nobel.
“Camus a conquis la langue française en allant au lycée, elle ne lui était pas donnée comme elle l’était à son frère ennemi, Jean-Paul Sartre, un bourgeois”, souligne un de ses biographes, le journaliste Olivier Todd.
En 1942, installé à Paris, il entre à “Combat”, l’un des titres clandestins de la Résistance dont il sera le principal éditorialiste.
Il publie la même année “Le mythe de Sisyphe” un essai dans lequel il expose sa philosophie de l’absurde: l’homme est en quête d’une cohérence qu’il ne trouve pas dans la marche du monde.
“L’une des seules positions philosophiques cohérentes, c’est ainsi la révolte”, écrit-il. Mais Camus pose la question des moyens: tous les moyens ne sont pas acceptables pour atteindre le but que l’on s’est fixé.
Engagé à gauche, il dénonce le totalitarisme en Union soviétique dans “L’homme révolté” (1951) et se brouille avec Jean-Paul Sartre.
Pendant toutes ces années, Camus est un homme seul et la guerre d’Algérie l’isole un peu plus, lui le Méditerranéen, le pacifiste dont la mère vit toujours dans un quartier populaire d’Alger. Son appel à la “Trêve pour les civils” lancé en janvier 1956 l’éloigne de la gauche, qui soutient la lutte pour l’indépendance algérienne.
Au moment de sa mort il travaillait à un roman autobiographique, “Le Premier homme”, publié à titre posthume en 1994. 

AFP

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