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soirée du samedi à Mhamid El Ghizlane. Et pour cause, voir de près le célèbre groupe Tinariwen se reproduire en plein désert, à l’occasion de la 7ème édition
du Festival Taragalte.
Depuis la fin de la matinée, l’affluence vers la localité de Mhamid, située à 90 km à l’est de la province de Zagora, a connu un trafic inhabituel: des véhicules en tout genre et de toutes les régions du pays. «On ne rate pas pareille occasion, quand on l’a dans son pays», explique Aziz, venu de Casablanca assister au concert, désormais, le plus prisé en Afrique.
Le retour en terme économique n’est pas négligeable: les auberges, les gîtes et établissement hôteliers ont affiché complet. Les dunes de Hnanich devraient être plus clémentes en accueillant des tentes dressées par les uns et le désir de se reposer, quelques heures avant de reprendre la route pour d’autres. Tout le monde a été servi et les Tinariwen, comme à l’accoutumée, ont été des plus généreux, des plus aimables et des plus humbles. Une grande présence sur scène des artistes les plus doués de leur génération, fort applaudis par un public multilingue et multiethnique. «Vous ne pouvez pas savoir qui danse à vos côtés, vous ne faites attention que si la personne parle sa langue et là vous avez le tamazight, le hassani, l’arabe, le français, l’anglais, l’espagnol, le hollandais, l’allemand, l’italien, le japonais et une multitude d’idiomes africains qu’on ne peut absolument pas distinguer facilement », fait remarquer Salah, un Palestinien vennu de Londres couvrir l’événement pour le compte d’une chaîne internationale.
Chef de groupe des Tinariwen, Ibrahim Hag était attendu à ce rendez-vous. On avait fait connaissance avec les autres membres en 2009, mais lui, il se produit pour la première fois sur la scène de Taragalte. Et toujours avec la même générosité, la même sagesse, la même grandeur d’un sage africain, il monte sur scène affichant un sourire bienveillant, ce qui montre son respect pour le public. Tous ceux qui s’étaient installés sur les dunes autour de la scène se sont levés criant à l’unisson : «Tinariwen, Tinariwen!» Un appel qui a enthousiasmé Abdellah Hag, promettant de gratifier le public. Chose promise, chose due… La promesse des artistes du désert fut tenue et à la faveur de leur musique, ils ont pu enchanter les foules, mais aussi cette belle oasis de Mhamid qui était à l’écoute des mélodies des Touaregs les plus célèbres désormais. « Iswegh attay », « amassakoul n’ Tiniri », « Imidiwan Ma tenam »… Autant de beaux titres que Brahim, Abdellah et Hassan ont interprétés lors de cette soirée étoilée en plein désert. Une aubaine, pour les artistes touaregs quelques morceaux de leur nouvel album qui sera dans les bacs dès février 2017… D’ailleurs, c’est à Mhamid, qu’ils avaient enregistré en février dernier le clip vidéo de cette nouvelle production. «Bien qu’ils soient l’un des groupes des plus sollicités, ils ne sont jamais aussi proches de leurs fans; ils refusent même de prendre des chambres d’hôtels climatisées… ils ont installé leurs tentes près du site du festival et n’omettent jamais de prendre leurs repas avec les gens qu’ils n’ont pourtant jamais connus, signe de leur modestie», souligne le directeur du Festival Halim Sbai. Une belle leçon pour des jeunes artistes débutants mais exigeants, alors qu’ils ont encore du chemin à parcourir !