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Un centre électoral attaqué en Afghanistan

Un groupe de talibans a enlevé trois employés de l'IEC et deux policiers avant de mettre le feu au materiel électoral


Jeudi 19 Avril 2018

Des hommes armés ont attaqué et incendié un centre d'inscription sur les registres électoraux pour les législatives d'octobre et enlevé au moins cinq personnes, ont rapporté mercredi des responsables locaux.
Cette attaque, survenue mardi dans la province centrale de Ghor, où sévissent de nombreux groupes armés et criminels, est la première enregistrée depuis l'ouverture des inscriptions samedi.
Les assaillants s'en sont pris au local où les employés de la Commission indépendante électorale (IEC) du district d'Aliyar étaient en train d'inscrire les électeurs, a indiqué à l'AFP le porte-parole de la police provinciale de Ghor, Mohammad Iqbal Nizami, qui accuse les talibans.
"Hier vers 13H00, un groupe de talibans a fait irruption dans le centre d'enregistrement du district d'Aliyar et enlevé trois employés de l'IEC et deux policiers, puis ils ont mis le feu au matériel électoral", a-t-il raconté.
"Nous avons lancé des recherches et menons l'enquête."
Le district d'Aliyar se trouve à environ 10 km de la capitale provinciale Firoz Koh, une région isolée en plein centre du pays et difficile d'accès. Le porte-parole du gouverneur de Ghor, Abdul Hai Khatibi, qui a confirmé l'attaque et les enlèvements, a indiqué que les chefs de tribus et les anciens étaient en contact avec les talibans locaux pour obtenir la libération des otages.
L'Afghanistan a lancé samedi dans les grandes villes la première étape du processus devant mener à l'élection d'un nouveau Parlement le 20 octobre.
A ce jour, plus de 50.000 Afghans des centres urbains ont fait la démarche, selon un responsable de l'IEC joint mercredi par l'AFP - qui a refusé d'être identifié.
L'instabilité et l'hostilité des insurgés font craindre de nombreux incidents au cours de la campagne, a confié à l'AFP le président de l'IEC, pour qui "l'insécurité sera le premier défi" à relever. Ces élections sont les premières depuis la présidentielle contestée de 2014. Elles auraient dû avoir lieu il y a trois ans pour remplacer les 249 députés qui siègent depuis 2010 malgré une réputation exécrable de corruption et de paresse.
Cependant le gouvernement de Kaboul, soutenu par les Américains, contrôle à peine 40% du territoire, le reste étant soit sous le contrôle des talibans, soit fortement disputé par les insurgés, talibans et groupe Etat islamique notamment.
Avec l'ouverture des listes électorales, l'Afghanistan tente de surmonter les craintes d'attentat qui pèsent sur les législatives du 20 octobre, les premières depuis 2010, en espérant garantir un minimum de crédibilité au scrutin.
Les Afghans âgés de plus de 18 ans sont appelés depuis samedi à s'inscrire dans les écoles et les mosquées: une première étape prévue pour deux mois, commençant par les grandes villes avant les districts et les villages. Puis ce sera le tour des candidats.
Si beaucoup d'Afghans souhaitent se débarrasser d'un Parlement (249 députés) jugé paresseux et corrompu, dont le mandat a expiré depuis trois ans, ils redoutent plus encore un scrutin pour rien, confisqué par la fraude et qui les exposera à un regain de violence.
Le dernier recensement en Afghanistan remonte à 1979. Depuis, quatre décennies de conflit ont déplacé les Afghans quand elles ne les ont pas fait fuir, au Pakistan et en Iran d'abord, plus récemment en Europe et en Turquie.
Résultat, l'Office central des statistiques évoque un peu moins de 30 millions d'Afghans. Mais une étude réalisée avec l'aide des Nations unies à partir d'images satellite et d'un certain nombre d'indicateurs sur le terrain citerait plutôt 34 à 35 millions, selon la presse locale, dont la moitié en âge de voter.
L'étude qui ferait surtout apparaître "d'importantes modifications" de peuplement dans certaines régions n'a pas été publiée par les autorités. La question, "politiquement sensible, obligerait à revoir les circonscriptions", confie un observateur international.


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