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Un Haut Commissariat qui cherche à cacher les misères de la forêt


KAMAL MOUNTASSIR
Dimanche 18 Juillet 2010

Sanctions, mutations et autres désagréments…

La décision ayant frappé Abdellah Saaidi, juste après une grève et un sit-in réussis des ingénieurs pour faire aboutir leur dossier revendicatif légitime, vient s’ajouter au bêtisier du département de M.Hafi. Cette décision arbitraire prise par le Haut commissaire aux Eaux et Forêts, et qui se résume par l'éviction du directeur régional aux Eaux et Forêts dans la région d'Al Gharb et président de l'UNIM relèverait plutôt d'un acte de représailles que d'un simple redéploiement administratif des ingénieurs. Mais au-delà de cet acte qui a été justifié par le fait que le président de l’UNIM avait un faible rendement dans l’exercice de sa fonction en tant que directeur régional aux Eaux et Forêts dans la région d'Al Gharb, cette décision rappelle une certaine période révolue où les abus administratifs contre les syndicalistes et les politiques étaient monnaie courante. Un abus de pouvoir que l’UNIM a porté devant la justice contre l’administration des Eaux et Forêts gérée d’une manière anarchique depuis l’arrivée du nouveau commissaire.
De l’avis de plusieurs observateurs, jamais la forêt n’a connu une aussi grande dégradation depuis l’arrivée du Haut commissaire actuel M.Hafi. Selon un rapport de la Cour des comptes, « les écosystèmes forestiers connaissent une dégradation prononcée qui se manifeste par la perte annuelle de plus de 31.000 ha de couvert végétal forestier. Cette dégradation est causée principalement par le défrichement, le prélèvement de bois, le surpâturage, les incendies et les maladies phytopathologiques et parasitaires. Malgré l’impact de cette situation, le Haut Commissariat ne dispose pas d’informations actualisées servant de base à ses programmes d’intervention ». Un constat qui fait l’unanimité dans les milieux syndicaux, politiques, parlementaires, associatifs et même parmi certains membres du gouvernement. Des rumeurs parlent même d’un départ imminent du Haut commissaire actuel du département en question et son remplacement par un autre diplomate dans les semaines à venir. La forêt marocaine se porte très mal et le carnage du cèdre du Moyen Atlas et d’autres arbres ailleurs à travers le pays se fait dans le silence voire avec la complicité des gestionnaires du département des Eaux et Forêts. De scandale en scandale, il s’est avéré que, en cette année déclarée année de l’environnement, la cédraie marocaine agonise et que les différents prétendus projets pour la sauvegarder ont été de vrais coups d’épée dans l’eau. Dans ce sens, si respect de soi même et de la déontologie existe, c’est aux gestionnaires du département des Eaux et Forêts de démissionner. Et surtout de rendre des comptes pour savoir le pourquoi et surtout le comment de la dilapidation des deniers publics dans les différents programmes et projets qui sont tombés à l’eau ou qui n’ont servi que certains intérêts. Le projet dit « Khénifra » initié en collaboration avec l’Union européenne est une significative illustration de la mauvaise gestion des responsables actuels.
Chaque jour que Dieu fait apporte des informations sur le carnage que subit notre patrimoine environnemental en général et forestier en particulier. Et l’horizon avec les mêmes gestionnaires paraît plus sombre encore. Lors des 3èmes assises forestières tenues à Khénifra, le verdict était sans appel et le diagnostic scientifique était là pour le confirmer. Nos forêts sont en danger. Elles sont malades, entre autres, des décideurs du secteur et leur mentalité rétrograde. Les spécialistes avancent même que la forêt marocaine est gravement atteinte et, à ce rythme de dégradation, elle va vers un déclin certain si on ne réagit pas pour mettre en application un système de protection. Mais, il faut également choisir les hommes pour. Certes il y a des facteurs naturels qui participent au dépérissement des écosystèmes tels que les cycles de sécheresse, les défoliations par certains insectes ou certains animaux comme le singe magot de l’Atlas ou encore les pressions dues au surpâturage. Cependant la mauvaise gestion du secteur lors des dernières années reste un facteur prépondérant. Et le limogeage du président de l’UNIM n’est que l’arbre qui cache la forêt !


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