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Installé depuis une dizaine d’années en Syrie, l’homme détenait 25% du capital de la société, et avait tissé des liens privilégiés avec d’importants commerçants et industriels locaux, affirment des sources citées par l’Observatoire syrien des droits de l’homme. Mais il ne s’agirait en fait que d’une couverture visant à masquer ses activités clandestines: al-Abed aurait servi d’agent de liaison entre le régime de Téhéran et le Hezbollah, son allié contre Israël.
Khalil al-Abed était un ancien commandant des pasdarans, qui avait gardé d’étroits contacts avec les gardiens de la révolution, en particulier sa branche extérieure, la Force al-Qods, responsable des sales besognes de la République islamique hors du territoire iranien. Les autorités syriennes ont ouvert une enquête, mais celle-ci progresserait peu. Ce meurtre embarrasse Damas, qui garde un silence gêné autour de cette affaire.
La disparition d’al-Abed est-elle liée à un conflit d’intérêts dans le cadre de ses activités professionnelles chez Iran Khodro ? Ou l’ex-pasdaran est-il la dernière victime de la guerre de l’ombre à laquelle se livrent, sur fond de différend nucléaire, les services de renseignements occidentaux et les Iraniens, jusqu’en territoire syrien ? Ce n’est pas la première fois, en effet, qu’un homme de main du régime de Téhéran disparaît dans d’obscures circonstances en Syrie, un régime de fer où la sécurité est pourtant bien assurée.
En février 2008, Imad Moughnieh, le responsable de la branche militaire du Hezbollah, a été tué dans un attentat jamais élucidé, déjà dans le quartier de Mezzeh. La mort de cet homme, recherché par Israël et les États-Unis, est généralement attribuée au Mossad, mais les commanditaires auraient bénéficié d’un «certain niveau de complicité syrienne», assurent plusieurs services de renseignements occidentaux. En laissant disparaître Moughnieh, la Syrie se serait débarrassée d’un suspect impliqué dans l’assassinat de l’ancien premier ministre libanais Rafic Hariri.
Depuis, l’Iran se méfie de la Syrie, son seul allié arabe au Moyen-Orient. Téhéran est convaincu que ses ennemis peuvent «retourner» des membres de l’importante communauté de réfugiés palestiniens pour y commettre des attentats contre ses représentants.
«Une chose est sûre, relève un observateur, la plupart des personnes assassinées en Syrie ces dernières années figuraient sur la liste des individus les plus recherchés par Israël.» Est-ce vraiment un hasard ?