Ces accusations, que Joe Biden a balayées sans en faire grand cas, sont devenues le nouveau cri de ralliement des partisans du président qui, en meeting, a lui-même qualifié la famille Biden "d'entreprise criminelle". Sur la scène de Nashville, jeudi soir, il n'a pas tardé à décocher son premier coup. Lors d'un échange sur la pandémie et son impact économique, Donald Trump a lancé, sibyllin: Joe Biden "a apparemment gagné beaucoup d'argent quelque part". Puis, a-t-il ajouté un peu plus tard, "ces horribles emails... vous devez une explication aux Américains". "Quelqu'un vient de faire une conférence de presse, il était supposé travailler avec vous et votre famille, ce qu'il raconte est accablant", a-t-il poursuivi.
Quelques heures plus tôt, Tony Bobulinski, qui se présente comme un ancien associé d'Hunter Biden, venait d'affirmer devant la presse que Joe Biden avait été associé à des projets de son fils en Chine. Cet ancien militaire de 48 ans, invité par Donald Trump à suivre le débat en personne, a assuré qu'il transmettrait vendredi une série d'éléments à charge à la police fédérale et à des sénateurs. Sans attendre que le président en dise plus, Joe Biden a vigoureusement démenti toute malversation. "Mon fils n'a pas gagné d'argent avec ce truc... en Chine", a-t-il assuré, en renvoyant la balle vers l'ancien magnat de l'immobiliser: "Le seul type qui ait gagné de l'argent en Chine c'est ce gars !". Quand il était vice-président, "son fils, ses frères se sont enrichis", a encore essayé le locataire de la Maison Blanche. "Je n'ai jamais pris un centime d'aucune source étrangère de toute ma vie", a affirmé Joe Biden, avant, là encore, de contre-attaquer: "Vous n'avez pas publié une seule de vos déclarations fiscales. Que cachez-vous ?"
Donald Trump est le premier président depuis les années 1970 à refuser de rendre publiques ses déclarations fiscales, ce qui alimente toutes les spéculations depuis des années. Le démocrate de 77 ans a soutenu avoir fait son travail de vice-président de manière "impeccable" et a présenté le scrutin du 3 novembre comme un choix entre deux "personnalités", lui se présentant comme un homme intègre face à un président "menteur". "Ne jouez pas au bébé innocent Joe", a répliqué Donald Trump, en l'accusant d'être "corrompu". "Regardez l'ordinateur portable de l'enfer", a-t-il encore enjoint. Mais du portable, il n'a pas été plus question et le débat s'est terminé sans que les Américains soient plus avancés.