Trois artistes blessés dans une attaque au couteau lors d'un spectacle à Ryad


Mercredi 13 Novembre 2019

Trois artistes ont été blessés sur scène dans une agression au couteau lundi soir, lors d'un spectacle musical présenté dans un jardin public de la capitale saoudienne Ryad, première attaque du genre depuis l'ouverture de ce pays ultra-conservateur au divertissement.
"Deux hommes et une femme appartenant à une troupe de théâtre ont été attaqués au couteau alors qu'ils se produisaient sur scène", a déclaré un porte-parole de la police de Ryad, cité par l'agence de presse officielle saoudienne SPA.
"L'auteur, un résident de nationalité yéménite de 33 ans, a été appréhendé et arrêté immédiatement après l'assaut et en possession de l'arme utilisée", a-t-il ajouté.
Les blessés ont immédiatement reçu des soins médicaux et leur état reste "stable", selon la même source.
La chaîne de télévision d'Etat Al-Ekhbariya a diffusé des images d'un homme qui s'est rué sur la scène pour attaquer les comédiens, vêtus de costumes et dansant devant le public, dont elle ne précise pas la nationalité.
L'agression s'est déroulée au King Abdullah Park, un des lieux qui accueillent la "Riyadh Season", un festival de spectacles et de divertissements divers organisé dans la capitale saoudienne pour casser son image conservatrice.
Sous l'impulsion du puissant prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, l'Arabie saoudite a connu de nombreuses réformes, comme l'autorisation de conduire pour les femmes, la réouverture de salles de cinéma, l'organisation de spectacles mixtes, l'ouverture au tourisme étranger. Ces réformes ont entraîné la crispation des plus conservateurs dans le royaume.
Cette année, des militants des droits de l’Homme ont annoncé l'arrestation du religieux Omar al-Muqbil pour avoir critiqué l'organisme chargé du plan de promotion du divertissement, jugeant que les concerts qu'il organisait étaient en train "d'effacer l'identité originale de la société saoudienne".
Après l'attaque de lundi soir, l'analyste saoudien Ali Shihab a souligné sur Twitter que "de nombreux membres du clergé faisaient campagne contre le développement du divertissement, d'où le risque de ce type d'agression".
Selon lui, "c'est pourquoi (le gouvernement) a adopté une politique de tolérance zéro à l'égard de leurs attaques publiques contre le changement et la réforme". Mais les ONG dénoncent une vague de "répression accrue" qui dépasse le cercle des religieux.


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