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Transparency présente l’indice de perception de la corruption 2009

Classé 89ème, le Maroc perd 9 places en un an


Narjis Rerhaye
Mercredi 18 Novembre 2009

Pas de motif de fierté pour les activistes de la transparence en terre marocaine. Cette année, le Maroc confirme sa régression en matière de lutte contre la corruption en occupant la 89ème place sur le tableau mondial de l’indice de perception de la corruption, IPC. Un classement où la Nouvelle-Zélande occupe la première place alors que la Somalie ferme péniblement la marche.
En 2009, et sur la base de six enquêtes réalisées par une dizaine d’agences internationales, notre pays continue d’être un bien mauvais élève avec un indice de perception de la corruption qui est passé de 3,5 en 2008 à 3,3 sur 10 en 2009. « Le Maroc confirme une tendance à la baisse et la situation ne fait que s’aggraver. Depuis 2007, nous avons perdu 17 places et 9 places pour la seule année 2009. En 2007, le Maroc occupait la 72ème place au niveau de l’indice de perception de la corruption qu’élabore tous les ans Transparency international. Aujourd’hui, il est au 89ème rang sur les 180 pays étudiés et notés. La régression marocaine est régulière à l’échelle mondiale mais aussi arabe et continentale», a révélé Azzeddine Akesbi, lors d’une conférence de presse donnée mardi à Rabat par les dirigeants de Transparency Maroc.
Et si le Royaume est à la moitié du tableau parmi les 16 pays arabes classés –le Qatar, les Emirats Arabes Unis et le Bahrein sont sur les 3 premières du podium- il n’en demeure pas que la décennie n’aura pas été studieuse et le Maroc a encore plus mal à la transparence et autre bonne gouvernance. En dix ans de couverture de l’IPC, il perd 44 places, passant de la 45ème place en 1999 à la 89ème aujourd’hui.
Cette tendance à la baisse interpelle et ceux et celles de Transparency Maroc n’ont pas manqué de le faire en présentant le très attendu et annuel indice de perception de la corruption. « Au moment même où il y a, au sommet de l’Etat, un discours très fort contre la corruption, il y a un déphasage majeur entre le discours et la réalité. J’en veux pour preuve deux exemples parmi d’autres. Depuis un an et demi, la loi sur la déclaration du patrimoine a été adoptée et elle n’a toujours pas de décret d’application. Une enquête parlementaire sur la CNSS a fini ses travaux il y a plus de six ans et la justice marocaine est toujours incapable d’instruire ce dossier. De quoi parlons-nous ? Et de quelle réforme de la justice s’agit-il?», s’est insurgé A. Akesbi.
Alors que le Maroc compte accueillir en 2011 la 4ème conférence des Etats parties à la Convention des Nations Unies contre la corruption, les mécanismes de suivi de cette convention sont plus que jamais une urgence. Le mauvais classement de Rabat en matière de lutte contre la corruption sur fond d’un indice de perception qui n’en finit pas de dégringoler pose la question de l’engagement du pays. « Il faut mettre fin aux déclarations d’intention », ont fait savoir les dirigeants de Transparency Maroc.
En attendant, cette association dédiée à la transparence et la bonne gouvernance vient de rendre public son tout premier rapport consacré à l’étude de système national d’intégrité, un système présenté comme un préalable à la bonne gouvernance et une base pour l’élaboration d’une stratégie nationale de lutte contre la corruption. « Les principales conclusions qui s’en dégagent confirment les constats effectués par les enquêtes précédentes qui ont identifié les niches de corruption dans le système judiciaire, les services publics administratifs et les différents secteurs économiques et sociaux », résume un membre de Transparency Maroc. En un peu plus de 120 pages, cette étude appelle à l’urgence de l’action et des réformes et émet des recommandations essentielles dont la généralisation de l’obligation redditionnelle, le renforcement de la participation citoyenne dans la prise de décision et l’interpellation des pouvoirs publics ou encore le renforcement et la diversification des droits de recours.


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