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La ville vit au rythme des manifestations pacifiques depuis la mort, fin décembre, de deux frères piégés dans un puits clandestin.
Les protestataires dénoncent l'«abandon» de leur ville, fustigent les «barons du charbon» qui «profitent de la situation» et réclament une «alternative économique» aux «mines de la mort».
Car depuis la fermeture, à la fin des années 90, d'une importante mine qui constituait la principale activité de la ville, des centaines de mineurs continuent d'extraire clandestinement du charbon, que revendent des notables locaux, dont des élus, grâce à des permis d'exploitation.
Lors d'une réunion avec des élus locaux, samedi à Oujda, Saâd Eddine El Othmani a ainsi annoncé le «retrait des permis d'exploitation non conformes à la loi», selon un communiqué de son cabinet.
Il a aussi affirmé qu'une récente étude a démontré un «potentiel minier inexploité» à Jerada, avec des «réserves de plomb, de cuivre et de zinc», ce qui «ouvre la voie à l'exploitation de ces minerais au profit de la population» locale.
Accompagné de plusieurs ministres, il a ajouté qu'une enveloppe budgétaire serait débloquée au profit des anciens employés de la mine fermée à la fin des années 1990, atteints de silicose, et que des logements seraient attribués aux anciens salariés de ce site d'exploitation qui employait avant sa fermeture quelque 9.000 personnes.
Une «zone industrielle» est en cours de construction à Jerada, toujours selon le communiqué du chef du gouvernement, tandis que 3.000 hectares seront mobilisés pour l'exploitation agricole.
Les manifestants, qui ont de nouveau défilé vendredi, n'ont pas encore réagi publiquement aux annonces faites par le chef du gouvernement. Mustapha Dainane, membre du «hirak», a affirmé à l'AFP que le mouvement n'avait pas encore pris de position, mais qu'il «rejetait toute réunion en dehors de Jerada et sans la présence des militants dudit « hirak »».
«Nous refusons que des élus ou des syndicats parlent au nom de notre ville (...) le dialogue doit se faire avec le peuple, car c'est lui qui est touché», a-t-il ajouté en substance.