
«Les Etats-Unis ne demandent pas l’extradition, mais juste le retour de M. Snowden. Nous avons renvoyé de nombreuses personnes à la Russie», a répété jeudi sur Twitter l’ambassadeur américain à Moscou Michael McFaul.
La veille, l’annonce d’une sortie imminente du fugitif américain de la zone de transit de l’aéroport, faite par les médias russes citant des sources «bien informées», a fait long feu.
L’avocat proche du Kremlin Anatoli Koutcherena, qui a pris en charge l’ex-employé de la CIA et ex-consultant du renseignement américain, a entretenu l’intrigue, se rendant à l’aéroport pour voir son client, puis a déclaré devant une foule de journalistes que le cas Snowden n’était «pas réglé».
L’Américain est dans l’attente d’une attestation d’enregistrement de sa demande d’asile, qui lui permettrait de séjourner et circuler en Russie jusqu’à l’examen de sa demande, qui doit intervenir dans les trois mois.
Néanmoins selon la presse, ces délais reflètent surtout l’indécision de Moscou dans cette affaire qui la place dans une position délicate vis-à-vis des Etats-Unis.
Dans le cas contraire, il recevrait tous les documents nécessaires «à la même vitesse que celle à laquelle l’acteur Gérard Depardieu a reçu son passeport russe», a ajouté le quotidien en ligne, dans une référence à la nationalité russe accordée en quelques jours en janvier au comédien français par le président Vladimir Poutine.
Le même jour, le secrétaire d’Etat américain John Kerry a appelé son homologue russe Sergueï Lavrov pour réitérer la position américaine.
La Maison Blanche a également demandé des explications à Moscou.
«Nous cherchons à obtenir des éclaircissements des autorités russes sur le statut de M. Snowden et tout changement dans celui-ci», a déclaré le porte-parole du président Barack Obama, Jay Carney.
L’Américain, arrivé le 23 juin à l’aéroport de Moscou-Cheremetievo, en provenance de Hong Kong, fuit la justice américaine après avoir fait des révélations fracassantes sur la surveillance électronique mondiale effectuée par les Etats-Unis.
Il a formulé le 16 juillet, après une longue période d’hésitation durant laquelle un asile dans un pays d’Amérique latine comme le Venezuela était privilégiée, une demande d’asile provisoire en Russie.