Les «parlementaires» centrafricains, sous forte pression internationale, reprennent jeudi leurs discussions pour élire rapidement un nouveau président de transition capable de pacifier le pays, préalable indispensable au règlement d’une crise humanitaire sans précédent qui affecte directement la moitié de la population. Mercredi, les parlementaires s’étaient séparés sans tomber d’accord sur les critères d’éligibilité du futur président de transition, au nombre de 16, avait indiqué Léa Kouyassoum Doumta, qui assure la présidence du Conseil national de transition (CNT, parlement provisoire).
Un accord devrait être finalement trouvé jeudi lors d’une séance plénière publique, selon des sources parlementaires. Le principal point d’achoppement portait sur la demande officielle de la communauté internationale d’exclure de la candidature les 135 membres du CNT, afin de marquer une rupture avec la période Djotodia.
L’ex-président Michel Djotodia, porté au pouvoir en mars 2013 par une rébellion hétéroclite, la Séléka, a été contraint au départ vendredi par les dirigeants d’Afrique centrale -soutenus par la France- excédés par son incompétence et son incapacité à mettre fin aux tueries interreligieuses qui ont ensanglanté la Centrafrique depuis des mois.
Une fois les critères d’éligibilité définis, le CNT enregistrera et validera les candidatures, à partir de vendredi, puis élira le nouveau chef d’Etat de transition, en fin de semaine ou peut-être lundi, selon Mme Kouyassoum Doumta.
Le CNT «a la chance historique de remettre le pays sur le chemin de la stabilité, de la démocratie et du développement. Nous l’encourageons à saisir cette chance en choisissant des dirigeants intègres, capables de ramener la stabilité en République centrafricaine», a demandé mercredi le département d’Etat américain. Car le temps presse. Bangui, quadrillée par les forces internationales, présente certes chaque jour un peu plus une apparence de retour à une forme de normalité. Les fonctionnaires, qui n’ont pas été payés depuis septembre, reprennent le chemin des administrations, totalement à l’arrêt depuis début décembre, l’activité commerciale reprend elle aussi.