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Le rendez-vous est pris dans la dernière demeure parisienne de Marcel Pagnol. A quelques rues des Champs-Elysées, une belle maison où son bureau est demeuré intact. Un buste, un encrier, sa plume et des objectifs de caméras. Tout est là ou presque. Une vie de création pour ce prolifique auteur qui est passé du roman au film en passant par le théâtre. « Mon grand-père s’est servi de tous les supports qui lui ont permis de raconter des histoires, ses histoires. Je suis persuadé qu’il aurait aimé faire Topaze ou La Gloire de mon père aussi en bande dessinée », explique son petit-fils, Nicolas Pagnol, dans une déclaration à nos confrères de «Culturebox».
Tout au long de sa carrière, Marcel Pagnol est passé de la plume, aux planches ou à la pellicule avec d’innombrables allers-retours. Adaptant ses œuvres, remontant ses films, retouchant ses pièces, remodelant ses romans. « Il n’a cessé de réécrire son œuvre, tout le temps. Il existe trois versions cinématographiées de Topaze tirées de la pièce. Il a tourné deux fois Merlusse qu’il a réécrit quatre fois. Manon des Sources est un film qu’il a réalisé avant d’en faire un roman en 1953. César a connu un nouveau montage en 1960, coupé de vingt minutes», raconte Nicolas Pagnol. L’auteur ne concevait pas ses créations comme figées, alors pourquoi ne pas les faire vivre aussi en bande dessinée ?
Les dix premiers récits sont plutôt réussis. La Gloire de mon père s'est vendu à plus de 40.000 exemplaires. Au scénario, il y a un duo d’auteurs, Serge Scotto et Eric Stoffel. Le premier est le petit-cousin de Vincent Scotto, compositeur de la musique de la plupart des films de Pagnol. Au dessin, plusieurs auteurs se succèdent. Ont signé déjà de leur trait, Morgann Tanco pour La Gloire de mon père, Le Château de ma mère, Le Temps des secrets et Le Temps des amours, Eric Hübsch pour Topaze et Cigalon, A. Dan pour Merlusse et Jazz, Efix pour Le Schpountz, Alex Tefenkgi pour Jean de Florette.
Une diversité de styles graphiques qui permet de nourrir la collection d’interprétations plus personnelles. Pas de transgression non plus car Nicolas Pagnol, qui surveille les adaptations, est un amateur de BD dans des styles assez classiques. Ma préférence va aux albums réalisés par Morgann Tanco. Le dessin et les décors sont soignés. Le trait est expressif et humoristique.
Les cadrages, le découpage donnent du rythme au récit. Belle réussite pour cet artiste qui s'est déjà fait remarquer sur une autre série, L'Ivresse des fantômes avec Lupano au scénario. La bonne idée de cette collection est d'inclure même les récits les plus confidentiels de Pagnol. Toutes les œuvres seront au catalogue. « Je tenais à ce que les histoires moins connues soient aussi adaptées. L’œuvre de mon grand-père est riche, aborde des thèmes universels qui sont encore actuels comme le rapport à l’argent, à la morale ou les différences sociales. Il était un merveilleux conteur des relations humaines sans jamais juger ses personnages. Il essayait de comprendre comment fonctionne l’être humain sans être moralisateur », explique Nicolas Pagnol à «CultureBox».