
"Obama a jusqu'à présent échoué en Afrique", estime Chika Onyeani, rédacteur en chef du magazine africain Sun-Times basé aux Etats-Unis, dans un article consacré à la visite du président américain, métis né aux Etats-Unis d'un père kenyan et dont l'élection, en 2008, avait suscité un immense espoir sur le continent.
Pour la Maison-Blanche elle-même, il était "grand temps" de faire cette tournée en Afrique subsaharienne. Le 14 juin, son conseiller adjoint de sécurité nationale, Ben Rhodes, reconnaissait que l'absence du président Obama avait "beaucoup déçu" sur le continent.
"L'Afrique est une région extrêmement importante. Nous y avons des intérêts énormes. Certaines des économies qui croissent le plus vite sont situées en Afrique (...) Il nous faut être présents en Afrique", avait-il dit, en faisant valoir que la Chine, la Turquie et le Brésil, notamment, avaient développé leur présence ces dernières années.
La Chine surtout, avide de matières premières, prend effectivement de plus en plus pied sur le continent: les Chinois sont devenus en 2009 les premiers partenaires de l'Afrique, d'après l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques). Selon une étude publiée en avril par le groupe de réflexion Center for Global Development, la Chine a investi 75,4 milliards de dollars en Afrique au cours de la période 2000-2011, ce qui représente environ un cinquième du total des investissements sur le continent, s'approchant des montants dépensés par les Etats-Unis, qui y ont investi 90 milliards de dollars. Mais l'argent apporté par Pékin l'a été dans des domaines bien différents. Et les Chinois sont moins regardants sur les conditions ou prennent plus de risques dans certains pays et secteurs (mines, commerce, infrastructures, construction...) où les Etats-Unis se poseraient en gendarme de la démocratie et des droits de l'Homme.