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Sept des principaux chefs du mouvement se sont rendus, emmenés par la police thaïlandaise, après avoir annoncé leur décision à leurs partisans. Natawut Saikua a expliqué qu’ils avaient «fait de leur mieux, et Weng Tojirakarn a justifié leur décision en expliquant qu’ils «voulaient éviter de nouvelles pertes parmi leurs frères et soeurs «Chemises rouges».
«Laissons-nous nous éviter les premiers de nouvelles morts», a-t-il ajouté, exhortant les manifestants à quitter les lieux.
Des explosions de grenades ont alors retenti près d’eux et deux soldats et un journaliste ont été blessés. Certains manifestants mécontents ont tenté de mettre le feu à un centre commercial.
Le porte-parole de l’armée, le colonel Sansern Kaewkamnerd les a qualifiés de «responsables terroristes», assurant que désormais les soldats avaient repris le contrôle de la capitale.
Un premier bilan de l’assaut de l’armée, qui est terminé, faisait état d’au moins trois morts, dont un journaliste italien touché à la poitrine. Parmi les personnes blessées, figurent également deux journalistes étrangers.
Des scènes de guerre ont éclaté dans un des quartiers les plus chics de la capitale thaïlandaise quand une centaine de soldats armés de M-16 ont pénétré dans le campement, une fois que des blindés ont réussi à ouvrir les barricades. Les militaires ont alors lancé: «Sortez et rendez-vous ou nous vous tuerons».
Le porte-parole du gouvernement Panitan Wattanayagorn s’est exprimé à la télévision nationale après le début de l’opération. «Les opérations se poursuivront toute la journée. Nous voulons assurer aux habitants de Bangkok qu’elles sont destinées à stabiliser la zone».
Quelques temps après, il a déclaré que l’opération «avait été un succès» et affirmé que les responsables des «Chemises rouges» avaient quitté les lieux, mais deux d’entre eux ont assuré ne pas avoir quitté le campement.
Le gouvernement thaïlandais a rejeté mardi la proposition de négocier des manifestants et prévenu qu’il n’y aurait pas de dialogue sans évacuation du quartier occupé par les Chemises rouges depuis la mi-avril. D’après les estimations du pouvoir, il resterait 3.000 irréductibles dans le quartier d’affaires, contre 5.000 quelques jours plus tôt.
Ces six derniers jours, les affrontements ont coûté la vie à 39 personnes -des civils pour la plupart- et fait 313 blessés, portant le bilan officiel des violences à Bangkok depuis le début de la contestation en mars à 68 morts et plus de 1.700 blessés.
Les «Chemises rouges», rappelle-t-on sont, pour la plupart, des Thaïlandais pauvres venus des campagnes. Leur mouvement s’est constitué au lendemain du renversement, en septembre 2006, du gouvernement de Thaksin Shinawatra. Cet homme d’affaires flamboyant et populiste, qui vit aujourd’hui en exil après avoir été condamné pour corruption, avait acquis une très grande popularité auprès du petit peuple, en particulier dans les zones rurales du nord du pays.
Quatre ans plus tard, si l’influence de Thasksin Shinawatra demeure importante, d’autres voix ont émergé, plus jusqu’au-boutistes, mais aussi porteuses d’une vraie revendication pour plus de justice et de démocratie. Les «rouges» demandent aujourd’hui une refonte en profondeur du système politique thaïlandais, ainsi qu’une meilleure répartition des richesses du pays.
Face à ce tiers état, les élites civiles et militaires qui gravitent autour du palais ont campé jusqu’au bout sur leurs positions avec une détermination d’autant plus forte que le Souverain thaïlandais, Bhumibol Adulydej, âgé de 82 ans et hospitalisé depuis huit mois, ne paraît plus à même de jouer son rôle d’arbitre. Il y a quelques jours, l’un des leaders des «chemises rouges» en appelait encore à sa bonté.