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Des colonnes de fumée noire dans le ciel de la capitale témoignaient d’une tension persistante. Un immeuble commercial a été incendié.
Mais aucune confrontation majeure n’était constatée dans les divers points chauds autour du quartier contrôlé par les manifestants. Au total, 38 personnes ont été tuées et près de 300 blessés en quatre jours.
Lundi soir, un leader des manifestants, Nattawut Saikuar, avait téléphoné à un haut responsable gouvernemental, proposant que les soldats cessent de tirer sur les manifestants, et que ceux qui affrontent l’armée devant les entrées de la zone rouge soient en contrepartie autorisés à y pénétrer.
«C’est un non-sens», a répondu le vice-Premier ministre thaïlandais Suthep Thaugsuban. «Les responsables de la sécurité ne tirent pas sur les civils (...). Ils exercent leurs fonctions en accord avec les ordres des autorités».
«Ceux qui tirent sont des terroristes», les forces de sécurité ne le font qu’«en situation de légitime défense», a encore affirmé le numéro deux du gouvernement, précisant que la stratégie de blocus de la zone rouge allait se poursuivre. La grande majorité des violences depuis cinq jours ont pourtant opposé des manifestants armés de fronde, de cocktails Molotov et de pétards, à des militaires autorisés à faire usage de balles réelles. Un adolescent de 14 ans a été arrêté hier pour incendie criminel. «Il n’a rien à voir avec les troubles politiques actuels», a ajouté la police, en précisant qu’il avait été d’abord neutralisé par des «Chemises rouges».
Les autorités ont estimé hier à plus de 2.000 le nombre de manifestants actifs à l’extérieur du camp, dont 400 à 500 à la limite nord et environ un millier dans le sud, autour du marché de nuit de la capitale. Ils étaient quelque 5.000 dont de nombreuses femmes, de même source, à avoir ignoré l’ordre d’évacuer l’intérieur du quartier.
Les autorités avaient pourtant prévenu les «rouges» qu’ils «violaient la loi» et étaient «passibles de deux ans de prison» en restant dans le camp retranché. L’armée n’a cependant pas mis à exécution sa menace de procéder à leur évacuation par la force, présentée comme imminente lundi.
Cette perspective ne semblait d’ailleurs pas affecter l’ambiance bon enfant qui règne dans le camp retranché. Hier matin, des centaines de femmes et d’hommes ont suivi ensemble, comme chaque matin, une séance d’exercices physiques.
Les négociations sont rompues depuis jeudi dernier, lorsque le Premier ministre Abhisit Vejjajiva, a annulé sa proposition, faite dix jours plus tôt, d’organiser des élections anticipées à la mi-novembre, exaspéré par les exigences sans cesse plus élevées des «rouges».
Le Haut Commissaire pour les droits de l’Homme de l’ONU, Navi Pillay, a ainsi «exhorté les leaders à mettre de côté leur fierté et la politique pour le bien du peuple thaïlandais».
La crise perturbe de plus en plus la vie quotidienne des 12 millions d’habitants de la capitale, désormais invités à rester chez eux jusqu’à la fin de la semaine, déclarée fériée par le gouvernement.
Les écoles publiques, les administrations et de nombreux bureaux sont restés fermés et le métro ne circulait pas pour le quatrième jour consécutif. Seule la Bourse fonctionnait quasiment normalement.
Depuis le début de la crise à la mi-mars, 67 personnes ont été tuées et environ 1.700 blessées. Tous les morts sont des civils à l’exception d’un soldat et d’un général «renégat», Seh Daeng, de son vrai nom Khattiya Sawasdipol, décédé lundi après avoir reçu une balle en pleine tête jeudi.
Hier, les manifestants, qui ont délaissé leurs chemises rouges distinctives pour ne plus être aisément repérés, portent désormais un brassard noir en hommage aux victimes des combats.