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Plus de dix jours après sa publication, le plan de sortie de crise d’Abhisit Vejjajiva semble plus fragile que jamais, après avoir suscité de vifs espoirs et recueilli l’assentiment apparent de la majorité des acteurs politiques du royaume.
Mais les «chemises rouges» ont bloqué le processus en début de semaine en exigeant l’inculpation du numéro deux du gouvernement, Suthep Thaugsuban, qu’ils jugent responsable des violences du 10 avril (25 morts, plus de 800 blessés).
«J’ai annulé la date des élections. C’est ma décision car les manifestants refusent de se disperser», a indiqué Abhisit.
«Les chemises rouges n’ont accepté que verbalement de se joindre à la feuille de route vers la réconciliation», a expliqué de son côté Korbsak Sabhavasu, son secrétaire général. «Mais ils n’ont pas décidé de mettre fin aux manifestations et il est donc impossible d’organiser des élections comme prévues».
Le gouvernement se trouve désormais de nouveau au pied du mur pour en finir avec un mouvement qui dure depuis deux mois.
Toute intervention des forces de l’ordre serait très délicate dans un vaste quartier protégé par des barricades de bambous, de pneus et de barbelés tranchants et dans lequel vivent des femmes et des enfants. Cette hypothèse a d’ailleurs été plusieurs fois écartée par le chef de l’armée.
Exaspéré par les atermoiements de l’opposition, le pouvoir avait en revanche annoncé mercredi qu’il priverait les «rouges» d’électricité, d’eau, et de communications téléphoniques à partir de minuit (17H00 GMT mercredi).
Il a finalement renoncé peu avant l’échéance à une opération compliquée techniquement, affectant hôpitaux, hôtels, écoles et ambassades.
«Quelles que soient les mesures prises, elles doivent être appliquées de façon à ne pas créer de nouveaux problèmes», a justifié Panitan Wattanayagorn, porte-parole du gouvernement.
Mais l’armée a annoncé hier matin que des blindés allaient prendre position autour du quartier en fin de journée. «Les autorités vont isoler la zone des manifestations par toutes ses entrées à 18H00 (11h00 GMT) ce soir avec des véhicules blindés de transport de troupes», a indiqué le colonel Sunsern Kaewkumnerd. «Personne ne sera autorisé à entrer».
Les «chemises rouges» ont pour leur part réitéré leur volonté d’aller au bout de leur combat et réaffirmé que la dernière condition posée, l’inculpation du numéro deux du gouvernement, n’était pas négociable.
«Notre priorité numéro un est de demander justice pour les victimes» du 10 avril, a indiqué Nattawut Saikuar.
Un autre leader, Weng Tojirakarn, a estimé que la procédure d’inculpation de Suthep pour «meurtres avec préméditation» ne prenait que quelques minutes et suffirait à les faire partir. «Ce sera plus facile que d’essayer de nous disperser par la force».
«Le gouvernement commet un suicide politique s’il n’y a pas d’élections», a-t-il ajouté.
La crise, la pire dans le royaume depuis 1992, a fait 29 morts et près de 1.000 blessés depuis la mi-mars.