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Tests antigéniques, une solution à l'engorgement des laboratoires ?

Ultra rapides, ils seraient moins sensibles que les PCR mais bien plus utiles


​C.E
Jeudi 17 Septembre 2020

Jusqu’à présent, la problématique principale en matière de dépistage résidait dans l’engorgement des laboratoires à cause de la lenteur des tests de référence dits RT-PCR ou «virologiques». Les délais pour se faire tester sont souvent longs. Idem pour les résultats, disponibles après 48h au Maroc. Aujourd’hui, il existe une alternative à même de régler cette problématique. Ultra rapides, les nouveaux "tests antigéniques" promettent des résultats en seulement quinze à vingt minutes et non plus deux jours. Autorisés officiellement en France, récemment, en quoi consistent-ils ? Quelles sont les différences avec le PCR ? Et pour quelle efficacité ? Libé répond à ces questions.

Loin des tests rapides sérologiques qui consistent uniquement à savoir si l’on a été infecté par le virus dans un passé proche (entre 7 et 14 jours), les tests antigéniques s’apparentent aux tests de référence actuels. En effet, à l’image des RT-PCR, les tests rapides antigéniques ont des points en commun avec les PCR. Ils servent eux aussi à savoir si on est actuellement porteur du Sars-Cov2. Le second point en commun prend forme dans le processus de prélèvements, puisqu’à l’instar des tests PCR, les tests antigéniques sont réalisés à partir de prélèvements par écouvillon dans les narines. Ils sont basés sur le même principe que celui des tests de grosses, en l’occurrence une bande qui se colore en présence d’un prélèvement Covid+.

Cependant, il existe des différences entre les deux procédés. Contrairement au RT-PCR dont le but est de rechercher puis trouver le code génétique ou l’ARN du virus, le test antigénique ne s’y intéresse pas. Il est plutôt attiré par l’antigène à la surface du nouveau coronavirus. En clair, le test antigénique se concentre sur l’endroit où se fixent les anticorps produits par le corps humain au moment de lutter contre le Sars-Cov2. Mais pas seulement.

A la différence du test PCR nécessitant une analyse lourde, conséquente et souvent très coûteuse dans un laboratoire, à cause notamment de l’utilisation d’un matériel bien spécifique, le test antigénique ne prend que quelques minutes pour repérer des protéines du virus. De ce fait, cet outil se révèle très intéressant afin de trier rapidement les personnes probablement contaminées dans des lieux à forte fréquentation, tels que les gares, les lieux d’accueil des hôpitaux ou bien les aéroports. Sans oublier qu’ils peuvent être utilisés chez un médecin généraliste ou un pharmacien.

Le bémol, parce qu’il en existe malheureusement, est que les tests antigéniques seraient moins sensibles que leurs cousins PCR. Pour ces derniers, la présence du génome viral est amplifiée plusieurs fois dans le but de repérer le virus dans l’échantillon, quand bien même est-il présent en d’infimes proportions. Néanmoins, en dépit de cet accroc en termes de sensibilité, les tests antigéniques ne sont pas inutiles pour autant. En disposer, c’est déjà l’assurance de détecter dans un temps record les personnes à charge virale importante. « Un argument important dans l’optique de casser les chaînes de transmission», comme l’a récemment expliqué l’épidémiologiste Michael Mina, sur son compte Twitter.

A la lumière de ces éléments, il est évident que les tests antigéniques ne sont pas exempts de tout reproche à l’image des PCR (faux positifs, faux négatifs). Du fait qu’ils soient moins sensibles, il existe le risque qu’ils ne détectent pas un malade avant que sa charge virale n’atteigne son pic. C’est certainement la raison pour laquelle ces tests rapides ne pourront être utilisés en France que pour la population générale et non pas pour les cas contacts ou ceux présentant des symptômes. Mais faut dire également que leur rapidité pèse dans la balance. Cette spécificité pourrait être capitale en vue de trouver une solution aux longues files d’attente sur les sites de dépistage et permettre au Maroc d’augmenter la cadence en matière de dépistage qui est aujourd’hui de l’ordre de 25.000 tests par jour au maximum.

C.E


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