Bayân et figures de style



Tahar Benjelloun a la cote en Italie

Depuis sa création en 1954, le prestigieux prix «Lerici Pea» est toujours revenu à d’illustres poètes de la trempe d’Yves Bonnefoy et Adonis. Cette année, c’est à l’écrivain et poète marocain que cette distinction a été décernée, ainsi que le Prix d’


Mehdi Ouassat
Mardi 29 Septembre 2015

Décidément, l’écrivain et poète marocain d’expression française, Taher Ben Jelloun a la cote en Italie. Après avoir remporté le Prix d’excellence littéraire du Festival de «Taormina», Ben Jelloun a été couronné, dimanche, par le prestigieux Prix italien «Lerici Pea» pour l’ensemble de son œuvre. Celui qui collabore régulièrement au quotidien «La Repubblica» et intervient souvent dans des écoles à travers toute l’Italie, a été choisi par le jury pour son lien profond avec la poésie et pour son engagement en faveur de l'intégration et de la lutte contre le racisme. «En dépit d'être surtout connu pour son travail d'écrivain et essayiste, couronné par un Prix Goncourt, Tahar Ben Jelloun reste attaché, depuis les années soixante-dix, à la poésie», ont souligné les membres du jury. Placée sous le patronage du président italien, la cérémonie de remise des prix a notamment été marquée par une lecture des plus beaux poèmes de Ben Jelloun, dont la quasi-totalité des livres est traduite en italien.
Pour ce qui est du Prix d’excellence littéraire du Festival de «Taormina», Tahar Ben Jelloun l’a reçu, la semaine dernière, pour son dernier ouvrage en langue italienne : «De l’islam qui fait peur», publié aux éditions «Bompiani». Dans ce livre, l’écrivain dialogue avec sa fille et décrit l'indignation des pays modérés face à l'intégrisme qui dénature la foi en Dieu et sape les tentatives de rapprochement entre les cultures. Il explique la genèse de «l'Etat islamique» et comment ce mouvement avait réussi à faire des adeptes parmi les jeunes «les plus fragiles, désorientés par le manque d'emploi et la misère morale et matérielle». Présentant récemment ce livre à l’Institut français de Rome, Tahar Benjelloun, qui s'exprimait devant un public de divers horizons, a fait le tour des principales questions qui secouent actuellement le monde musulman et les craintes que cela suscite en Occident, appelant notamment à faire la distinction entre «le vrai islam» et «l'idéologie violente et sanguinaire» prônée par des groupes fanatiques.
Rappelons, par ailleurs, que celui que l'on connaissait en écrivain-poète, avec une plume étincelante et un style singulier, ou encore en critique d’art à travers des livres références en matière d’arts plastiques, s’est récemment tourné vers la peinture, avec des expositions impressionnantes à Rome, Turin, Palerme, Marrakech, ou encore à Tanger. Plus récemment, c’est à Paris que l’écrivain-artiste a exposé ses «Peintures écritures» à la Galerie Véro-Dodat.
Tahar Ben Jelloun est né à Fès, en 1944. Dès l’âge de 6 ans et jusqu'à la fin de ses études supérieures de philosophie, il poursuit sa scolarité au Maroc avec un enseignement en français. Au début des années 1970, il s’installe à Paris où il commence une thèse en psychologie et publie des articles dans Le Monde. Il rencontre son premier succès populaire en 1985 grâce au roman «L’enfant de sable». Il est couronné deux ans plus tard par le prestigieux Prix Goncourt, avec «La nuit sacrée», suite de «L’enfant de sable». Quant à son expérience dans l’art plastique, elle date de très loin, mais ce n’est qu’en 2013 qu’il décide d’exposer son talent au public.

 


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