Les membres de ce Conseil sont actuellement en négociations pour renouveler une résolution sur ce dispositif qui arrive à expiration le 10 janvier.
"Ce n'est l'intérêt de personne de bloquer cette résolution", relève un diplomate sous couvert d'anonymat, alors que d'autres évoquent une propension de la Russie à faire reconnaître le contrôle sur le pays exercé par le régime syrien, dont elle est le principal soutien. Avec Moscou, "la discussion est difficile", indique à l'AFP une autre source.
Quatre points de passage transfrontaliers, deux via la Turquie, un par la Jordanie et un par l'Irak, sont actuellement utilisés par l'ONU et l'ouverture d'un cinquième point via la Turquie - à Tel Abyad - est en discussions. Ce nouveau point de passage figure dans le projet de résolution porté par l'Allemagne, la Belgique et le Koweït, responsables au Conseil du volet humanitaire dans le dossier syrien.
Ces pays préconisent un renouvellement de la résolution pour un an.
Selon des diplomates, le département des affaires humanitaires de l'ONU est favorable à cette extension de points de passage via la Turquie, également réclamé par Ankara, alors qu'un besoin nouveau a été créé avec les opérations militaires turques menées depuis l'automne dans le nord de la Syrie.
Lundi, la Russie a transmis à ses partenaires du Conseil de sécurité un contre-projet de résolution, selon des diplomates. Dans son texte, Moscou qui considère que la situation a changé sur le terrain avec des reprises territoriales du régime syrien propose les suppressions de deux points de passage contre les quatre actuels.
Elles concerneraient Al-Yarubiyah, à la frontière entre la Syrie et l'Irak, et Al-Ramtha, un point de passage utilisé entre la Syrie et la Jordanie.
Moscou ne propose aussi qu'un renouvellement de la résolution pour six mois.
Cette approche de la Russie est loin de correspondre au souhait exprimé par Antonio Guterres dans son rapport. Si des progrès ont été réalisés pour distribuer l'aide humanitaire à l'intérieur de la Syrie, s'affranchir des frontières et des lignes de front reste indispensable, estime-t-il.
"L'aide humanitaire apportée chaque mois par les agences des Nations unies inclut de la nourriture pour environ 4,3 millions de personnes et des traitements médicaux pour plus d'1,3 million de personnes à travers le pays", précise son rapport obtenu lundi par l'AFP.
"L'assistance à travers les frontières (...) reste un élément essentiel de la réponse humanitaire", insiste-t-il.
Alors que la situation humanitaire en Syrie s'est encore aggravée en 2019, ce sont au total "11 millions de personnes" qui continuent d'avoir besoin d'être aidées dans le pays, indique le rapport.
Dans ce document, Antonio Guterres réaffirme aussi que tout doit être fait pour éviter une offensive militaire d'envergure autour d'Idleb, dans le nord-ouest de la Syrie, un bastion qui échappe au contrôle du gouvernement et où vivent quelque 3 millions de personnes.