
Plus d'un mois après le début de la bataille cruciale pour le contrôle d'Alep, la grande métropole du Nord, les rebelles continuent d'opposer une résistance farouche à l'armée qui a lancé le 8 août une offensive aérienne et terrestre. Jeudi matin, les quartiers de Sakhour, Tarik Al-Bab, Boustane al-Qasr et Al-Chaar ont été pilonnés à l'artillerie lourde, selon des militants. A Tarik Al-Bab, un obus tombait toutes les cinq minutes, alors qu'un avion de chasse a aussi bombardé le quartier de Sakhour. Des combats avaient également lieu à Salaheddine, principal bastion rebelle, de même qu'à Seif al-Dawla, Souleimane al-Halabi et Hamdaniyé, a précisé l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Des accrochages ont eu lieu entre rebelles et soldats à proximité de l'aéroport militaire Menagh, utilisé par l'armée selon les rebelles pour son offensive sur la ville proche d'Alep. Armée et rébellion avaient toutes deux affirmé avoir gagné du terrain à Alep. Un responsable de la sécurité y avait prédit "une longue guerre".
A Damas, des combats avaient lieu dans le quartier de Hajar al-Assouad également soumis à des bombardements de l'armée qui ont fait au moins dix morts et plusieurs blessés. Daraya, près de Damas, a été aussi pilonnée par les forces régulières. La veille, l'armée avait lancé une offensive d'envergure dans l'ouest de Damas et sa banlieue faisant des dizaines de morts, alors que les autorités avaient affirmé il y a quelques semaines avoir repris le contrôle de toute la capitale. Au total 162 personnes, (102 civils dont 41 à Damas, 24 rebelles et 36 soldats), ont péri mercredi. Depuis le début de la rébellion (mars 2011) 23.000 personnes ont trouvé la mort.
Amnesty International a affirmé que les civils faisaient face à une "terrible violence" à Alep, accusant le régime de viser de façon indiscriminée les quartiers résidentiels sous contrôle rebelle et non des objectifs militaires ciblés. L'armée a recours à des armes manquant de précision, comme les bombes non guidées, les tirs à l'artillerie et au mortier par les forces gouvernementales ont fortement augmenté. Un grand nombre de civils non impliqués dans les hostilités, parmi lesquels beaucoup d'enfants, ont été tués ou blessés. L'ONG souligne par ailleurs une forte hausse des exécutions sommaires et extrajudiciaires de civils de la part du régime. Les divisions entre le camp russo-irano-chinois qui soutient le régime Assad et celui des Occidentaux et de nombreux pays arabes qui veulent sa chute, empêchent un règlement du conflit et même selon l'ONU une meilleure aide humanitaire aux réfugiés. Le conflit a poussé en outre à la fuite des centaines de milliers de Syriens notamment dans les pays voisins. Ce sont plus de deux millions de personnes qui ont besoin d'aide selon l'ONU.
Lors d'un entretien téléphonique mercredi soir, le Premier ministre britannique David Cameron et le président américain Barack Obama ont souligné que "l'utilisation, ou la menace d'utilisation d'armes chimiques" par le régime les obligeraient "à revoir leur approche", après que M. Obama a menacé d'une intervention militaire si ces armes étaient utilisées.