-
Attaques et ripostes: Les opérations militaires s'intensifient entre l'Inde et le Pakistan
-
L'impact de la guerre commerciale sur la Chine moins fort que prévu en avril
-
Trêve à Gaza/Nouveaux pourparlers au Qatar: Aucune percée selon des sources proches du Hamas
-
Zelensky salue un accord "équitable" avec Washington

Le général Moustafa Cheikh dirige le Conseil militaire présidant l'ASL, qui a été critiqué pour son incapacité à mettre au pas les différentes unités formant l'ASL, dont certains membres sont soupçonnés d'avoir commis des crimes de guerre.
Ces dix derniers jours, l'ASL s'est organisée en cinq divisions -- nord, sud, est, ouest et la zone côtière --, et s'est préparée à élire une nouvelle direction, a indiqué le général Cheikh dans un entretien accordé à l'AFP dans le nord de la Syrie.
"Cet organe fonctionnera de façon organisée et disciplinée. Quand cela sera en place, la communauté internationale saura où vont les armes", a-t-il ajouté.
Selon lui, les priorités de l'ASL sont de s'organiser et de se procurer des armes plus puissantes que les kalachnikovs et les roquettes artisanales dont nombre d'unités de l'ASL doivent actuellement se contenter.
Washington, qui appelle au départ du président Bachar al-Assad, s'inquiète de la récupération du soulèvement populaire par des groupes radicaux islamistes armés susceptibles par ailleurs de récupérer des armes destinées à l'opposition.
Réagissant aux critiques selon lesquelles le commandement de l'ASL était trop loin de sa base, le général Cheikh a indiqué que l'ASL, dont la majorité du commandement est basé en Turquie, avait envoyé 200 officiers -- dont lui-même -- dans les zones "libérées" de Syrie, c'est-à-dire celles tenues par les rebelles dans le nord du pays. "Commandants et officiers ne devraient pas être loin du front, loin de leurs hommes. C'est préférable d'être sur place, c'est mieux pour l'organisation, le moral des troupes, et le contrôle du terrain", explique le général.
Il a affirmé commander 70.000 hommes, un chiffre qui n'est pas vérifiable, et estimé qu'un quart des gradés avaient fait défection, mais que la moitié de ceux-là était actuellement en prison.
S'il estime que le Conseil national syrien, principale composante de l'opposition, dominé par les Frères musulmans, n'est pas représentatif, il affirme que l'ASL représente quant à elle tous les Syriens.
Nombre d'informations montrent cependant qu'elle est composée en très large majorité de combattants arabes sunnites, au moins dans le Nord.
"Les groupes armés se comportent comme des milices, et nous, en tant qu'officiers, n'acceptons pas du tout ça (...) il est important que les institutions militaires se détachent des préoccupations politiques et représentent toutes les communautés syriennes".
L'enjeu n'est pas uniquement de gagner la confiance de la communauté internationale: l'ASL a également besoin de surmonter ses divisions qui fragilisent le soulèvement.
Ainsi, le général Cheikh s'en est pris aux Frères musulmans, dont les dirigeants sont en majorité partis en exil sous le régime de Hafez al-Assad, le père de Bachar, les accusant d'acheter la loyauté de certaines unités de l'ASL. Il y a une semaine, le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme a qualifié de "crime de guerre" les actes révélés par une vidéo qui semble montrer l'exécution de soldats de l'armée syrienne par des rebelles.
La vidéo mise en ligne sur You Tube par des militants montre des rebelles frappant une dizaine de soldats blessés, avant de les aligner sur le sol et de les achever.
Le général Cheikh a indiqué qu'une enquête était en cours et que les auteurs de ces actes seraient jugés, une fois selon lui que la justice reprendra son cours en Syrie après la chute d'Assad.
"Peut-être qu'il n'y a pas de véritable mécanisme pour le moment (...) pour s'assurer que chacun rende des comptes, mais à moyen terme, tous ceux qui ont commis des erreurs en matière des droits de l'Homme et des minorités devront rendre des comptes", a-t-il assuré.