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Aux quatre coins de la planète, les pays ont élaboré une stratégie de déconfinement partagée avec l’opinion publique plusieurs jours avant son entrée en vigueur. Au Maroc, le chef du gouvernement, Saâd Dine El Othmani, s’y prend bien au-delà du temps réglementaire. Il a attendula date butoir pour présenter sa stratégie de déconfinementà la Chambre des représentants et répondre aux questions en suspens. Ce n’est que 24 heures plus tard que les Marocains auront ce privilège. Un timing pour le moins incompréhensible. Mais il est dû à quoi déjà ? Personne ne le sait vraiment. Est-ce que la récente mise en garde contre le laisser-aller de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) y est pour quelque chose ? Les nouveaux foyers familiaux récemment apparus ont-ils obligé l’Exécutif à temporiser et revoir ses plans ? Le flou demeure entier. Du coup, les personnes qui ont décidé de sortir aujourd’hui seront-elles inquiétées par les autorités ?
Ce manque de transparence laisse carte blanche à tout un tas de supputations et à une drôle de chasse à l’information. On ne sait plus où donner de la tête en l’absence de communication officielle. Mais de toute évidence, et sans trop s’avancer, on peut d’ores et déjà prendre pour acquis la fin des grandes restrictions et le retour des petites libertés. Cela ne vous aura certainement pas échappé, le déconfinement tant attendu sera progressif ou ne sera pas. A moins que le confinement ne soit juste allégé. Mais dans un cas comme dans l’autre, plusieurs zones d’ombre subsistent. La décision prise sera-t-elle généralisée ou bien uniquement réservée aux provinces et préfectures en vert sur la carte illustrant la situation épidémique? A la lumière des chiffres annoncés par le ministère de la Santé, hier matin, il est difficile de trancher.
Alors qu’en Tunisie le gouvernement a assuré avoir maîtrisé l’épidémie et ,par conséquent,a levéles restrictions de circulation,au Maroc, le coronavirus donnait également l’impression de s’essouffler doucement mais sûrement tout le long de la semaine dernière. Mais les derniers jours ont balayé ce constat, notamment mardi, où 106 nouveaux cas ont été recensés portant le cumul à 8.408 cas enregistrés. Ce n’est pas tant cette soudaine flambée qui interpelle, mais plutôt la résurgence de nouvelles contaminations dans des provinces et préfectures que l’on croyait jusqu’ici indemnes comme à Safi, Khémisset et Kénitra. Preuve que malgré un nombre de tests (335.643) présenté comme le plus élevé de tout le continent, la stratégie de dépistage menée par les autorités sanitaires du Royaume montre ses limites. Dès lors, s’il suffit de si peu pour qu’une province vire du vert au rouge, alors le Maroc est loin d’être sorti d’affaire. Bien au contraire. D’autant que plusieurs effets d’annonces n’ont pas survécu sur la durée. On pense notamment aux centres d’appels où les campagnes de dépistage, grandement relayées sur les chaînesde télévisionnationales, n’ont pas été prolongées au-delà de la semaine dernière. Or, depuis hier, plusieurs employés ont retrouvé leurs bureaux sans pour autant être testés. L’un d’entre eux nous l’a formellement affirmé.
En somme, l’impression qui prime est que le gouvernement laisse volontairement planer le doute sur la suite des évènements. En ce sens, opter pour l’allégement du confinement au lieu d’un déconfinement progressif prend tout sens. Contrairement à cette dernière option, l’allégement du confinement permettrait à l’Exécutif de faire machine arrière rapidement puisque les mesures d'allègement seront facilement réversibles. Mais quelle que soit la décision prise dans les prochaines 48h, nul doute qu’elle intégrera les mesures de prévention, le port du masque, les gestes barrières et la distanciation sociale. Sans oublier la promotion de l'appli wiqaytnaet ,bien évidemment, enfin on l’espère, un plan pour protéger les personnes à risque. A savoir les personnes âgées de plus de 65 ans et les malades chroniques.