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Suite à la rébellion en Centrafrique : Retrait onusien et protection des ambassades étrangères à Bangui


AFP
Vendredi 28 Décembre 2012

Suite à la rébellion en Centrafrique : Retrait onusien et protection des ambassades étrangères à Bangui
La France, les Etats-Unis et l’Onu se sont employés mercredi à protéger leurs ressortissants alors que les rebelles du Séléka s’affichaient en maîtres de la Centrafrique, affirmant que le président François Bozizé avait «perdu le contrôle du pays» après deux semaines d’offensive.
Paris a fait protéger son ambassade à Bangui attaquée mercredi par des manifestants reprochant l’inaction de Paris.
Les Nations unies et les Etats-Unis ont de leur côté annoncé mercredi le retrait «temporaire» de la République centrafricaine de tous leurs employés jugés non indispensables et de leurs familles, soit 200 personnes pour l’ONU et un nombre non précisé pour les personnels de l’ambassade de Bangui et leurs familles.
Les renforts tchadiens qui campent aux portes de Bangui à l’appel du président centrafricain semblent être le dernier rempart contre une avancée des insurgés vers la capitale.
Après plus de quinze jours d’opérations et de conquête de villes, le Séléka (Alliance en sango, la langue nationale), a affirmé que «par mesure de sécurité et de protection des populations civiles, nous ne considérons plus nécessaire de mener la bataille de Bangui et d’y faire entrer nos troupes, car le général François Bozizé (...) a déjà perdu le contrôle du pays».
«Nous demandons à tous les fils et filles de Centrafrique, à tous les éléments de forces de défense et de sécurité encore fidèles au régime de François Bozizé (...) de déposer les armes immédiatement», ont ajouté les rebelles.
A Bangui, plusieurs centaines de personnes, proches du pouvoir, ont lancé des projectiles vers l’ambassade de France pour dénoncer la passivité de l’ancienne puissance coloniale, a constaté l’AFP. Ils avaient auparavant fait un sit-in devant l’ambassade des Etats-Unis.
Dans un communiqué, le gouvernement centrafricain a «fait appel à la France» mercredi pour l’aider au dialogue entre le pouvoir et la coalition rebelle du Séléka.
«Nous remercions la France d’avoir condamné les attaques rebelles, d’avoir pris position pour le dialogue inter-centrafricain, et d’avoir proposé son appui à la concrétisation de ce dialogue», a déclaré le ministre centrafricain de l’administration du territoire Josué Binoua dans un communiqué qui fait suite à une déclaration en ce sens émanant de Paris.
Après les incidents près de l’ambassade, le président français François Hollande a demandé au ministre de la Défense «de prendre toutes les dispositions pour assurer la sécurité» des 1.200 Français vivant en Centrafrique et de l’ambassade.
Le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian a confirmé que la représentation diplomatique avait été «sécurisée» par une trentaine de soldats français et le calme rétabli.
Les insurgés, qui ont pris les armes le 10 décembre pour réclamer «le respect» d’accords de paix conclus entre 2007 et 2011, se sont rapidement emparés de villes stratégiques, Bria (ville diamantifère du centre), Bambari (ville aurifère du centre sud), avant de prendre Kaga Bandoro (centre nord) mardi, s’approchant dangereusement de Bangui par le nord et par l’est.
Sous-équipée, démotivée et mal organisée, l’armée régulière n’a opposé que peu de résistance.
Tout en affirmant vouloir négocier, comme l’ont demandé les chefs d’Etat d’Afrique centrale, la rébellion a continué à avancer, refusant de quitter les villes conquises sans un cessez-le-feu préalable, que le président centrafricain ne semble pas prêt à accorder.
Au moins 2.000 Centrafricains ont fui dans le nord de la RDCongo voisine l’avancée des rebelles et en Centrafrique même des ONG humanitaires se sont inquiétées du sort des déplacés.
La Centrafrique - 5 millions d’habitants - était engagé depuis 2007 dans un processus de paix après des années d’instabilité, de rébellions multiples, mutineries militaires et putschs.


Pour Hollande, la France n'est pas là
pour «protéger un régime»


Le président François Hollande a souligné jeudi que la présence militaire française en Centrafrique n'était pas destinée à «protéger un régime» contre l’avancée de la rébellion, mais les ressortissants et les intérêts français, en marge d’une visite à Rungis. «Si nous sommes présents, ce n’est pas pour protéger un régime, c’est pour protéger nos ressortissants et nos intérêts et en aucune façon pour intervenir dans les affaires intérieures d’un pays, en l’occurrence la Centrafrique», a déclaré le chef de l’Etat, insistant : «Ce temps-là est terminé». Interrogé sur une possible intervention française au profit des personnes déplacées ou des réfugiés, le chef de l’Etat a souligné que la France ne pouvait «intervenir que s’il y a un mandat de l’ONU», relevant que «tel n’est pas le cas». «Mais d’une manière générale, nous sommes toujours pour que les populations civiles soient protégées et préservées et nous ferons là encore notre devoir», a-t-il assuré.


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