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Staffan de Mistura réussira-t-il là où Christopher Ross a échoué ?

L’envoyé personnel de l’ONU pour le Sahara s’apprête à rencontrer les parties concernées


Mourad Tabet
Vendredi 7 Janvier 2022

Staffan de Mistura réussira-t-il là où Christopher Ross a échoué ?
L'envoyé personnel de l'ONU pour le Sahara, Staffan de Mistura, entame au cours de la semaine prochaine son premier déplacement dans la région depuis sa nomination à ce poste par le Secrétaire général en octobre dernier.

Le porte-parole du secrétariat général, Stéphane Dujarric, a affirmé jeudi dernier lors d'une conférence de presse, que Staffan de Mistura « est en contact avec les parties concernées et avec les voisins, et souhaite réaliser cette visite ».

Selon l’agence espagnole EFE citant des sources diplomatiques, la visite de l’envoyé de l'ONU pour le Sahara débutera au milieu de la semaine prochaine et sera effectuée à Rabat où il s’entretiendra avec les responsables marocains et à Tindouf pour rencontrer les pantins du Polisario.

Staffan de Mistura a été nommé à ce poste par Antonio Guterres en octobre 2021 succédant à l’ancien président allemand, Horst Köhler, qui avait jeté l’éponge en mai 2019.

«Malgré les reproches qu’on pourrait adresser à Staffan de Mistura lors de sa gestion de dossiers internationaux antérieurs, je pense que s’il veut vraiment réussir sa mission dans la gestion du dossier du Sahara, il ne devrait pas appliquer à la lettre les résolutions du Conseil de sécurité et les rapports du Secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres», a souligné Moussaoui Ajlaoui, expert-associé à Ames-Center dans une déclaration à Libé.

Il a expliqué que le S.G de l’ONU a déjà défini dans ses rapports au moins depuis 2019 une feuille de route pour la résolution du conflit du Sahara, laquelle souligne que la solution ne peut être que politique, tout en balayant du revers de la main l’option du référendum jugée comme obsolète et irréalisable et qu’on ne peut atteindre cette solution politique que par l’implication des quatre parties dans cette affaire, à savoir le Maroc, l'Algérie, la Mauritanie et le Polisario.

« Staffan de Mistura n'a d’autre choix que de mettre en œuvre cette feuille de route fixée par le Conseil de sécurité et le Secrétaire général, sinon il risquerait de s’enliser dans ce conflit. personnellement, j’espère que Staffan de Mistura ne reproduira pas ce qu'a fait Christopher Ross (nommé en janvier 2009 comme envoyé personnel du S.G de l’ONU pour le Sahara et qui a démissionné de ce poste en mars 2017), qui, au lieu de chercher une solution à ce conflit, a essayé de le pérenniser probablement pour des raisons pécuniaires ».

En octobre dernier, le Conseil de sécurité a adopté la résolution 2602 renouvelant le mandat de la Minurso pour une année, soit jusqu’au 31 octobre 2022.

Cette nouvelle résolution s’inscrit dans le sillage des quatre dernières résolutions du Conseil de sécurité et conforte et confirme le continuum du processus des tables rondes avec ses modalités et ses quatre participants - le Maroc, l’Algérie, la Mauritanie et le Polisario - en tant que seul et unique cadre pour le règlement de ce différend régional.

L’on  sait que le régime algérien a mené une campagne rageuse contre le processus des tables rondes avant l’adoption de ladite résolution. C’est le diplomate marocophobe Ammar Belani, qui avait souligné que l’Algérie avait informé officiellement le Conseil de sécurité de l’ONU de son opposition au format de tables rondes pour les négociations sur le règlement du conflit au Sahara.

«Nous confirmons notre rejet formel et irréversible de ce format dit de tables rondes», devenu «contre-productif», avait déclaré Ammar Belani à l’agence de presse officielle APS.

Néanmoins, le régime politico-militaire algérien a échoué à imposer ses conditions à la communauté internationale, d’où sa grande  déception après l’adoption de cette résolution par une écrasante majorité (13 voix pour et 2 abstentions), c’est-à-dire qu’aucun pays au sein du Conseil de sécurité n’a exprimé son appui aux thèses de l’Algérie et ses sbires du Polisario ».

Ainsi, le régime algérien refuse d’assumer sa responsabilité dans le dossier du Sahara sous prétexte que les deux parties de ce conflit sont le Maroc et le Polisario. Cet argument ne tient pas la route et tout le monde sait que le régime d’Alger est la principale partie dans l’affaire du Sahara. Récemment, un haut responsable de l’administration américaine a désigné le Maroc et l’Algérie comme les principales parties dans cette affaire, tout en faisant fi des séparatistes du Polisario.

Mourad Tabet


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