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Choses vues sur le terrain, des femmes, de tous bords, ont répondu présent dès les premières heures de la catastrophe pour soutenir leurs compatriotes du mieux qu’elles peuvent.
Kawtar, la vingtaine, sert des repas à des personnes venues s'enquérir de l’état de leurs proches, admis à l’hôpital provincial de Taroudant. De jour comme de nuit, Kawtar dort peu pour rester dehors, malgré le froid, près de ceux et celles qui ont besoin de ce qu’elle fait. Et pas que, le lendemain de la catastrophe, elle a été sollicitée à ce même hôpital pour s’occuper d’enfants non accompagnés de leurs parents, de personnes âgées et autres.
Bénévole s’activant dans le cadre d’une association locale, Kawtar n’était pas à Taroudant au moment du séisme, et malgré la coupure des routes, elle a fait l’impossible pour répondre à l’appel du devoir.
Cette étudiante en deuxième année économie à la faculté témoigne de son expérience, tout en dissimulant ses larmes. "Je suis peinée par ce qui est arrivé aux victimes du séisme, mais je dois rester forte aux yeux de celles et ceux qui ont besoin de moi", dit-elle dans une déclaration à la MAP.
Naoual (40 ans) est secouriste auprès de l’organisation du Croissant rouge marocain. Elle prête main forte au personnel médical. Formée au secourisme, elle reçoit les blessés et leurs familles, leur donne les renseignements nécessaires, assure le soutien psychologique… Bref, tous les services à même d’alléger la souffrance des victimes et de décongestionner le personnel hospitalier.
"En tant que femme au foyer, ma famille et mes enfants ont grandement besoin de moi dans ces circonstances difficiles, mais je sens que rien n'est plus important que le devoir envers la patrie", souligne-t-elle. Non loin des stands du Croissant rouge marocain, Fatima, infirmière, est à pied d’œuvre. Elle paraît au bout de ses forces, les cernes racontent ses longues nuits blanches, mais affiche un sourire soulageant. Dans la nuit de vendredi à samedi, dix minutes après le séisme, Fatima a pris son courage à deux mains pour être la première sur le pont, laissant derrière elle des enfants qui la supplient de rester à la maison.
"Depuis vendredi soir, soit cinq jours d’affilée, je n’ai été à la maison qu’une fois, le temps de porter de nouveaux habits et voir la famille. Le reste de l’histoire se passe à l’hôpital. Les victimes du séisme ont besoin de nous et nous n’allons surtout pas les décevoir. C’est le moins que l’on puisse faire", raconte encore Naoual. En dehors de l’ambiance de la ville au douar Aït Taleb (25 km de Taroudant), Rabiâ (35 ans) se tient près de l’amas de décombres de sa maison détruite par le séisme. Elle n’est ni secouriste, ni infirmière, ni bénévole, mais une simple femme au foyer qui, laissant derrière elle ses peines, fait de son mieux pour réconforter et aider les autres familles du douar touchées par le désastre.
Sous une tante installée par les éléments de la Protection civile, elle improvise des repas chauds épaulée par d’autres femmes, à partir des produits alimentaires qui leur ont été acheminés dès le premier jour de la catastrophe. Rabiâa dit avoir tout perdu à cause du séisme, mais continue de donner de ce qu’elle a de plus précieux, sa générosité et son dévouement.
Kawtar, Naoual, Fatima et Rabiâa ont été unanimes à dire que ce qu’elles font n’est rien par rapport à ce que font les Autres sur les différents fronts. Mais ces "Autres" diraient la même chose, certainement, de ce que font ces femmes.
Dans la nuit de vendredi à samedi, la terre a tremblé, des maisons ont été détruites, des vies perdues, mais l’esprit de solidarité de ces femmes braves s’en est sorti indemne, à l’image de tout un pays, le Maroc, qui, comme à chaque crise, fort des valeurs qui anime toute la Nation, s’en sort plus fort.