Sortie mouvementée en France pour le “J'accuse” de Polanski


Jeudi 14 Novembre 2019

Sortie mouvementée en France pour le “J'accuse” de Polanski
"J'accuse", la reconstitution de l'affaire Dreyfus par Roman Polanski, est sorti en salles mercredi sur fond de polémique, alors que le réalisateur est visé par une nouvelle accusation de viol qui embarrasse le cinéma français.
La promotion du film, récompensé par le Grand prix du jury à Venise, a été perturbée, les acteurs Jean Dujardin et Emmanuelle Seigner ayant annulé des interviews, tandis que des émissions enregistrées avec Louis Garrel n'ont pas été diffusées ces derniers jours.
Mardi soir, quelques dizaines de féministes ont bloqué une avant-première dans un cinéma parisien en scandant "Polanski violeur, cinémas coupables" et en brandissant des pancartes sur lesquelles était inscrit "Polanski persécute les femmes", appelant tous les cinémas à arrêter de projeter le film et les spectateurs à le boycotter.
"Les cinémas ont le droit de projeter ce film et les gens ont le droit fondamental d'aller le voir. Mais on ne peut pas faire comme si valoriser le film ne participait pas au verrouillage du secret", a indiqué à l'AFP la féministe Caroline De Haas, du collectif #NousToutes.
Un hashtag #BoycottPolanski est apparu sur les réseaux sociaux, tandis que certains y détournaient mercredi les affiches du film, transformant notamment le "J'accuse" en "J'abuse" ou "J'acquitte".
La sénatrice socialiste Laurence Rossignol, ancienne ministre de la Famille, de l'Enfance et des Droits des femmes, a indiqué mercredi matin qu'elle "n'irait pas voir le film" et appelé tout le monde à en faire autant. "Je peux dire que c'est un film qu'il ne faut pas aller voir, parce qu'il ne faut pas offrir ça à Polanski. Il ne faut pas passer l'éponge en fait. Aller voir le film, c'est passer l'éponge", a-t-elle dit sur France 2.
A l'inverse, la réalisatrice Nadine Trintignant a pris la défense de Roman Polanski sur BFMTV. "Je trouve très grave de l'embêter en ce moment, où il y a une remontée de l'antisémitisme en Europe", a-t-elle dit, affirmant qu'elle "aurait plutôt tendance à le croire lui qu'une femme qui a mis 44 ans à réfléchir pour le dénoncer".
A l'avant-première mardi soir aux Champs-Elysées, en présence de l'équipe du film dont Roman Polanski, beaucoup d'invités ont dit "dissocier l'homme du réalisateur". "Je viens voir le travail de l'homme, du réalisateur; je ne sais pas si ce dont on l'accuse est vrai ou pas vrai", a affirmé à l'AFP l'une des spectatrices, Seny Carette, estimant que les acteurs du film "n'ont rien fait pour qu'on pénalise leur travail".


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