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C'est en ces termes que s'est confié Hassan Benjelloun dans un entretien publié récemment à Libé. Le cinéaste, que nous avons rencontré en marge du Festival international du film de Marrakech (FIFM), regrettait de n'avoir pas encore eu les moyens suffisants pour offrir au cinéma marocain une véritable production. Au sens qu'il l'entend, sans toutefois nier la qualité de ses précédentes productions.
En attendant cette fameuse production dont il rêve toujours, Hassan Benjelloun vient une fois encore de prouver qu'il pouvait faire grand avec peu. Le réalisateur marocain, qui revendique près d'une dizaine de longs-métrages, a reçu dernièrement le Prix du meilleur scénario lors de la quatrième édition du Festival international du film arabe (FIFAO) tenue à Oran (Algérie).
Un nouveau sacre pour ce réalisateur fertile qui en est à son neuvième long-métrage, « ce qui est quand même une excellente chose en 20 ans de carrière », disait-il encore récemment. Le moins que l'on puisse dire est que Hassan Benjelloun ne sera pas un oublié de l'histoire. Avec ce prix, l'auteur de « Où vas-tu Moshé » (2007), « La chambre noire » (2004), « Jugement d'une femme » (2001) et bien d'autres productions, apporte une nouvelle pierre dans l’édifice grandissant qu'est désormais le cinéma marocain. Un cinéma qui finalement se porte bien.
"Les oubliés de l'histoire" est un film engagé au sens où il traite d'un vrai problème de société, celui de la prostitution forcée. « Même si aujourd'hui le cinéma engagé est moins prisé, même s'il est accueilli avec scepticisme ou avec condescendance, il m'est apparu évident qu'il fallait dénoncer ce fléau qui touche, certes le monde entier, mais particulièrement le Maroc et les pays limitrophes. En effet, tandis qu'en Europe, la presse, la radio, la télévision, les ONG, ne cessent d'enquêter et servent de relais aux Etats dans ce long et difficile combat de démantèlement des réseaux de prostitution, dans les pays du Sud, c'est la loi du silence qui règne. Les Etats ne reconnaissent pas le problème. Aucune enquête, aucune action ne sont véritablement menées pour y mettre un terme, punir les coupables et venir en aide aux victimes. J´ai voulu suivre le destin de trois filles marocaines, de trois milieux différents, qui, en fuyant une société dans laquelle la place de la femme reste cadenassée, se retrouvent prises au piège dans un de ces réseaux », écrit Hassan Benjelloun dans son site.
Soulignons que le FIFAO a attribué le grand Prix "L'Ahaggar d'Or" au film "En-nakhil El Jarih" du Tunisien Abdelatif Ben Ammar, le Prix spécial du jury à l'Irakien Oday Rachid Othmane (Irak) et le meilleur réalisateur au Libanais Bahij Hojeij. Les Prix de la meilleure interprétation masculine et féminine ont été attribués au film "Es-saha" du réalisateur algérien Dahmane Ouzid.
Toujours en chantier, Hassan Benjelloun prépare actuellement un nouveau long-métrage intitulé "La ligne rouge" et un téléfilm "Grand-mère".