François Hollande et David Cameron devaient se retrouver vendredi sur une base aérienne près d’Oxford, pour un sommet franco-britannique qui promet de donner un nouvel élan à la coopération militaire mais sur fond de divergences concernant l’UE. Cette rencontre d’environ cinq heures est le premier sommet bilatéral entre le président français et le Premier ministre conservateur britannique depuis l’accession de M. Hollande au pouvoir en mai 2012.
Après des discussions centrées sur les affaires de défense dans le décor de la base de la Royal Air Force de Brize-Norton, à une centaine de km à l’ouest de Londres, suivies d’une conférence de presse, les deux dirigeants devaient déjeuner dans un pub local pour discuter d’affaires internationales et européennes.
Au programme, le futur drone de combat (UCAV) franco-britannique, pour lequel les deux pays cofinanceront une étude de faisabilité sur deux ans d’un coût total de 120 millions de livres (145 millions d’euros), indique-t-on de source gouvernementale britannique. Un projet dans lequel sont impliqués les industriels français et britanniques Thales, Dassault, Rolls Royce et BAE.
Egalement en projet, la construction d’un missile anti-navire léger (ANL) destiné à équiper les hélicoptères militaires des deux pays, qui se partageront la facture de 500 millions de livres (environ 600 millions d’euros). Un programme commun de véhicules sous-marins détecteurs de mines sera aussi au menu. Les deux délégations feront un point d’étape sur la force interarmées franco-britannique de 10.000 militaires prévue pour être opérationnelle en 2016 et sur la coopération pour la sécurité et contre le terrorisme.
Les deux dirigeants devaient également aborder les affaires internationales. Si les dossiers syrien et iranien constituent un terrain d’entente, en revanche les discussions s’annoncent plus épineuses sur l’Europe.
Poussé par une partie des conservateurs et par la montée en puissance du parti anti-européen Ukip, David Cameron s’est engagé à organiser, s’il est réélu en 2015, un référendum d’ici la fin 2017 sur l’appartenance du Royaume-Uni à une UE préalablement réformée sous l’impulsion de Londres.
La France juge quant à elle «très nocif» le programme de «dérégulation» préconisé par la Grande-Bretagne pour simplifier et alléger la lourde administration européenne, et sa volonté de remettre en cause les traités.