
Le Premier ministre du gouvernement du Hamas à Gaza, Ismaïl Haniyeh, a renoncé à participer au sommet, selon un site d’information proche du Hamas, après des critiques du président palestinien Mahmoud Abbas.
Le ministre iranien des Affaires étrangères Ali Akbar Salehi a appelé les Non-Alignés à s’opposer aux sanctions internationales frappant l’Iran pour son programme nucléaire controversé, en ouvrant les travaux préparatoires de ce sommet auquel sont attendus les représentants d’une centaine de pays.
«Le Mouvement des Non-Alignés devrait s’opposer sérieusement aux sanctions unilatérales de certaines nations contre certains de ses membres», a déclaré M. Salehi en souhaitant que Téhéran soit soutenu dans la défense de ses «droits nucléaires légitimes» face aux Occidentaux.
L’Iran est depuis 2006 sous le coup de sanctions de l’ONU, désormais doublées d’un sévère embargo financier et pétrolier occidental, pour son programme nucléaire derrière lequel la communauté internationale soupçonne un objectif militaire.
Téhéran affirme que ses activités nucléaires sont purement pacifiques, et accuse les Occidentaux de manipuler les instances internationales pour tenter d’isoler la République islamique qui se veut le champion de la résistance aux Etats-Unis et à Israël.
M. Salehi a expliqué le blocage des négociations sur ce dossier par «l’approche de deux poids deux mesures de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) et d’autres entités de l’ONU».
Il a également demandé au sommet de prendre «des mesures effectives» contre les actions terroristes «menées par des gouvernements avec le soutien des puissances occidentales», citant l’assassinat de plusieurs scientifiques nucléaires iraniens depuis 2010.
Téhéran a accusé les services secrets israéliens, américains et britanniques d’être derrière ces attentats.
Les autorités ont exposé dimanche, à l’entrée du centre de conférence où se déroulent les travaux préparatoires, les carcasses des voitures détruites par les bombes qui ont tué certains de ces scientifiques.
M. Salehi a également défendu devant les délégués la position de l’Iran sur la question palestinienne, beaucoup plus dure que celle de la plupart des autres pays non-alignés puisque Téhéran ne reconnaît pas l’existence d’Israël et appelle régulièrement à sa disparition.
Toute solution «juste» du problème palestinien passe par «l’opposition au régime d’occupation illégitime», a-t-il réaffirmé.
Téhéran a toutefois fait une concession à la diplomatie en invitant au sommet le chef de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, qui reconnaît Israël, et en excluant le mouvement islamiste Hamas, son principal allié palestinien qui prône une lutte sans concession contre l’Etat hébreu.
L’Iran a par ailleurs annoncé qu’il profiterait du sommet pour défendre sa position dans la crise syrienne, où il a pris fait et cause pour le régime de Damas, l’un de ses principaux alliés, contre les Occidentaux et la plupart des pays de la région.
Téhéran, tenu jusqu’à présent par ces pays à l’écart de la plupart des efforts internationaux pour ramener la paix en Syrie, présentera ainsi en marge du sommet une «proposition», dont les détails n’ont pas été révélés, pour un règlement du conflit.