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Cette nouvelle "bavure" s'est produite dans la province de Kunduz, où, en septembre dernier, les forces allemandes avaient demandé un bombardement de l'aviation alliée sur deux camions-citernes détournés par des talibans. Quelque 140 personnes ont péri, pour la plupart des civils.
Vendredi, selon Berlin, des soldats allemands ont été appelés en renfort de Kunduz sur les lieux d'affrontements avec des insurgés. Les militaires, à leur arrivée sur zone peu avant 19h, ont trouvé sur la route deux véhicules civils qui ne se sont pas arrêtés malgré un avertissement.
Un véhicule blindé allemand a alors ouvert le feu sur les véhicules, les soldats ne découvrant qu'ultérieurement que des militaires afghans se trouvaient à l'intérieur, selon le communiqué de l'état-major allemand. Peu auparavant, des soldats allemands avaient été attaqués lors d'une mission de déminage au sud de la ville de Kunduz.
Selon Muhboballuh Sayedi, porte-parole des autorités locales, une réunion était en cours samedi entre des commandants afghans et des représentants des forces de la coalition pour discuter de l'incident. D'après le commandant des forces afghanes dans le nord du pays, le général Mourad Ani, les deux véhicules cibles des tirs allemands regagnaient leur base après avoir approvisionné des unités de l'armée et de la police déployés dans le secteur à la demande des forces allemandes.
Les deux véhicules dont un blindé étaient clairement marqués, a-t-il dit. L'incident s'est produit à huit kilomètres de la zone de combats et le général Ani ne comprend "pas pourquoi ces soldats allemands ont tiré sur nos troupes".
Le général Frank Leidenberger, commandant des forces allemandes dans le nord de l'Afghanistan, a appelé le général Ani pour lui faire part de sa "profonde consternation". L'état-major et le ministre allemand de la Défense Karl-Theodor zu Guttenberg ont également exprimé leurs regrets. Kunduz est une des principales bases du contingent allemand en Afghanistan, composé de quelque 4.300 hommes.
D'après un porte-parole du gouvernement allemand, la chancelière Angela Merkel a appelé samedi le président afghan Hamid Karzaï pour lui faire part de ses condoléances. M. Karzaï l'a remerciée pour cet appel et lui a exprimé sa sympathie après le décès de trois soldats allemands tués vendredi lors des combats contre l'insurrection près de Kunduz, a ajouté le porte-parole.
Par ailleurs, le Sénat afghan a apporté son soutien à Karzaï au sujet d'un décret controversé supprimant la majorité octroyée aux représentants de l'Onu au sein de la commission électorale.
Dans l'optique des élections législatives prévues en septembre, ce dernier a pris en février un décret privant les Nations unies du droit de nommer une majorité des membres de la commission électorale.
La chambre basse a rejeté mercredi ce texte, mais le Sénat, dont Karzaï nomme le tiers des membres, l'a exclu de son ordre du jour, confirmant de facto la validité du décret.
Cette affaire de commission électorale a envenimé cette semaine les relations entre le régime de Karzaï et les Etats-Unis, accusés d'ingérence dans les affaires électorales afghanes, un reproche qu'ils ont jugé "absurde".
Lors de l'élection présidentielle d'août dernier, les trois représentants des Nations unies à la commission électorale de cinq membres avaient mis en cause la reconduction de Karzaï en faisant état de fraudes massives.