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La pièce qui a pris le nom de "Sidna Kdar" est préfacée par Khaled Amine et publiée par le Centre international des études du spectacle. Sa partie dédicace est consacrée à la petite famille de l'auteur, en l'occurrence son épouse, l'artiste plasticienne Ikram Kabbaj et leur fils, Yassine. L'illustration de la couverture a été confiée à l'artiste peintre Bouchaib Habbouli.
Mohamed Kaouti, auteur de "Al Gouffa" en 1975, "No man's land" en 1984 et,"Ring", en 1990, a signé ainsi, une nouvelle œuvre pour le théâtre, une pièce à même de donner un nouveau souffle à l'activité sur les planches.
L'histoire qui reprend "En attendant Godot" relate le destin de deux hommes, un destin qui pourrait être celui de toute l'humanité; un destin imprimé par l'attente, l'attente de tout et de rien.
Ils attendent l'arrivée de celui qui va les délivrer de leurs problèmes et maux.
L'attente est tellement porteuse d'espoir de renaissance, qu'elle se transforme, quand la personne attendue se désiste et reporte le rendez-vous au lendemain, au même endroit, en une attente subjective avec parfois une trame qui évoque le suicide.
L'attente devient insensée, ennuyeuse, voire mortelle. Le style utilisé par l'auteur ne change pas des autres écritures de Mohamed Kaouti, connu pour le choix pertinent des mots.
On le lui doit beaucoup de pièces personnelles ou adaptées où l'on retrouve l'authenticité de la culture marocaine avec, en plus, un traitement assez spécial du dialecte.
En effet, Mohamed Kaouti est l'un des rares à avoir réussi à instaurer la jonction entre l'arabe classique et le dialecte et à créer. C'est l'exemple de la complémentarité entre les deux expressions que beaucoup de gens ne remarquent pas.
Cette façon de manier les deux langues, en même temps, a aussi permis un transfert culturel d'une langue vers l'autre, et rompu aussi bien l'élitisme supposé de la langue arabe que la légèreté, supposée aussi, de la langue dialectale. En fait, il s'agit d'une troisième langue qui s'investit aussi bien dans l'académisme de la langue classique que dans la popularité de la langue dialectale.
D'ailleurs, Mohamed Kaouti qui brille dans beaucoup de domaines, artistique, culturel et intellectuel est un touche-à-tout. Il a fait ses preuves et suscité l'intérêt.
La traduction et l'écriture de contes pédagogiques, font aussi partie de son activité. On en retiendra "Je suis parti" et "La chaise bleue", une traduction d'un conte de Claude Boujon, en 1996 et "Zou" en 1998.
Mohamed Kaouti reste l'une des valeurs sûres du théâtre marocain en particulier et de la culture en général, tant il est vrai qu'il fait preuve, depuis des années, d'une grande générosité créative et intellectuelle. Sa nouvelle pièce, "Sidna Kdar" est une nouvelle pierre qu'il apporte à l'édifice du théâtre marocain.