“Shujaaz.FM”, la BD qui parle la langue des ghettos kenyans

Lundi 26 Décembre 2011

C’est une bande dessinée qui raconte l’histoire de jeunes Kenyans pauvres, pour la plupart des bidonvilles de Nairobi, «comme Dickens le faisait avec les Londoniens les plus démunis», observe The Economist de Londres. Car pour le magazine britannique, la BD «Shujaaz.FM», devenue la parution la plus diffusée au Kenya avec 11 millions d’exemplaires, est un peu l’«Oliver Twist des Temps Modernes».
Ce supplément de 32 pages vendu chaque mois avec un journal du week-end, le Saturday Nation, se veut être la voix de ces jeunes Kenyans défavorisés, non seulement en les mettant en scène, mais aussi en écrivant les textes en «sheng», une langue argotique urbaine mélangeant l’anglais et le swahili.
Quatre dessinateurs et auteurs (Eric Muthoga, Naddya Oluoch-Olunya, Salim Busuru et Daniel Muli) se relaient pour écrire les aventures de quatre personnages. Le personnage principal, DJ Boyie, est un jeune garçon qui parvient à créer une radio pirate depuis sa chambre, «Shujaaz.FM», où il parle des problèmes de société à la jeunesse kenyane pour la faire avancer. Les trois autres font partie des gens qui l’écoutent où qui participent à cette radio: Maria Jim, une orpheline étudiante qui élève son petit frère dans un bidonville; Malkia, fan de rap et Charlie Pele qui rêve d’intégrer l’équipe nationale de football.
Shujaaz.FM ne s’arrête pas à la diffusion papier
 «On peut réellement écouter les émissions de la radio pirate de Boyie, aux mêmes horaires que dans la bande dessinée. (…) La BD a été baptisée “Shujaaz FM” pour illustrer cet aspect-là du projet», explique l’un des auteurs, Daniel Muli, dans un entretien accordé au site africadigitalart.com.
Le projet semble avoir attiré l’attention puisqu’il a reçu le prix spécial 2011 de l’organisme britannique One World Media qui récompense chaque année le travail de nombreux médias, dans différents domaines. Par ailleurs, Shujaaz a reçu le soutien financier du programme d’aide américain au Kenya pour trois années, car cette initiative multimédia «engage, motive et inspire la jeunesse kenyane sur des problèmes qui les concernent eux, et leurs communautés».

Slate.fr

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