
«Le président Saleh ne reviendra pas au Yémen», a déclaré ce responsable qui a requis l'anonymat, sans préciser s'il s'agissait d'une décision du chef de l'Etat yéménite ou du royaume qui l'a accueilli.
«Le lieu de sa résidence n'a pas encore été fixé», a ajouté ce responsable, laissant entendre qu'il pourrait quitter l'Arabie saoudite.
M. Saleh est hospitalisé dans le royaume après avoir été blessé lors d'une attaque contre la mosquée du palais présidentiel le 3 juin. Il n'est plus apparu en public depuis, et des informations contradictoires circulent sur son état de santé.
Le vice-président Abed Rabbo Mansour Hadi assure de facto l'intérim.
Mercredi, le vice-ministre yéménite de l'Information, Abdo al-Janadi, avait affirmé que l'état de santé de M. Saleh était «en constante amélioration» et qu'il allait «rentrer au pays dans les prochains jours». Mais une source yéménite à Ryad avait affirmé la semaine dernière que son état de santé était «mauvais, principalement parce qu'il souffre de problèmes pulmonaires et de difficultés respiratoires».
Le chef de l'Etat, âgé de 69 ans, souffre notamment de brûlures après avoir été blessé lors d'une explosion alors qu'il prenait part à la prière du vendredi dans la mosquée du palais présidentiel. Il avait été évacué le lendemain à bord d'un avion médical saoudien vers Ryad. Onze de ses gardes du corps ont été tués et 124 personnes blessées, dont un grand nombre de dignitaires, parmi lesquels le Premier ministre Ali Mohammed Moujawar et le président du Parlement Abdelaziz Abdelghani, également soignés en Arabie Saoudite.
Contesté dans la rue depuis janvier, M. Saleh a refusé jusqu'à présent, malgré de fortes pressions régionales et internationales, de signer un accord sur une transition de pouvoir, proposé par les monarchies du Golfe et soutenu par les Etats-Unis et l'Union européenne.
Au moins 200 protestataires ont été tués au Yémen en cinq mois dans la répression de leur mouvement réclamant le départ de M. Saleh, au pouvoir depuis près de 33 ans.
Les jeunes protestataires qui campent sur une place de Sanaa depuis janvier ont réclamé la formation d'un Conseil intérimaire afin d'assurer la transition du pouvoir, alors que l'opposition parlementaire s'est déclarée déterminée à empêcher son retour à Sanaa.
Pour sa part, le vice-ministre yéménite de l'Information, Abdou al Djanadi, a annoncé vendredi que le président Abdallah Saleh, hospitalisé d'urgence en Arabie Saoudite , rentrera dans les jours à venir au Yémen.
«La présidence m'a confirmé que le chef de l'Etat rentrerait d'ici quelques jours», a-t-il déclaré à l'agence Reuters sans donner de date précise.
La veille, Ali Abdallah Saleh avait juré de surmonter la crise politique dans laquelle son pays est plongé depuis six mois et réaffirmé qu'il n'avait pas l'intention de quitter le pouvoir.
Le chef de l'Etat se remet en Arabie saoudite des blessures au torse et au visage subies lors de l'attaque de son palais le 3 juin, mais son état lui a permis de téléphoner au roi Hamad du Bahreïn pour l'informer de son intention de tenir bon, rapportent les médias yéménites.
«Le Yémen est capable de surmonter la crise et de remplir les intérêts supérieurs du peuple yéménite», a-t-il dit au souverain du petit royaume membre du Conseil de coopération du Golfe (CCG).
Saleh a refusé par trois fois de signer un compromis proposé par les pétromonarchies du Golfe suggérant qu'il quitte le pouvoir d'ici un mois en échange d'une immunité pour lui-même et son entourage.