Bachar Al Assad est contesté par un vaste mouvement d’opposition. Il a promis lundi un dialogue national et des élections législatives en août, avant d’annoncer le lendemain une nouvelle amnistie générale.
Londres, Paris et Berlin tentent de faire adopter au Conseil de sécurité de l’Onu une résolution condamnant la répression des manifestations en Syrie.
Lors d’une conférence de presse à Damas, le chef de la diplomatie syrienne, Oualid Al Moualem, a affirmé que le pouvoir syrien n’accepterait pas de recevoir des ordres de l’étranger et rejetterait toute intervention extérieure.
Il s’est dit confiant dans le fait qu’il n’y aurait pas d’intervention militaire étrangère en Syrie et que la communauté internationale ne tenterait pas d’imposer une zone d’exclusion aérienne, comme elle le fait en Libye. Moualem a également exhorté la Turquie, son plus grand voisin, à réviser sa réponse aux discours de Bachar Al Assad. Le président turc Abdullah Gül avait jugé que le président syrien n’avait pas fait suffisamment de concessions.
Il a enfin déclaré que les assassinats de membres des forces de sécurité syriennes étaient un indice du rôle d’Al Qaïda dans les violences.
Le ministre syrien des Affaires étrangères Walid Mouallem a affirmé mercredi que son pays, en proie depuis la mi-mars à un mouvement de contestation du régime du président Bachar Al Assad, rejetait «toute ingérence» dans ses affaires intérieures.
«Nous rejetons toute ingérence étrangère. Nous (les Syriens) pourrons parvenir à des dénominateurs communs en dépit des divergences des points de vue. Personne à l’extérieur (de la Syrie) ne doit nous imposer son point de vue», a dit le ministre lors d’une conférence de presse à Damas. Il a ainsi accusé son homologue français Alain Juppé d’avoir des «illusions colonialistes». «M. Juppé vit toujours dans les illusions de l’époque coloniale française. Il n’aura aucune influence dans les affaires syriennes», a-t-il dit.
Le ministre syrien a aussi démenti que son pays recevait l’aide de l’Iran ou du Hezbollah libanais contre les manifestants qui contestent le régime du président Assad.
La répression a fait depuis le 15 mars plus de 1.300 morts parmi les civils et entraîné l’arrestation de plus de 10.000 personnes, selon des ONG syriennes.
La Turquie, qui a accueilli plus de 10.500 réfugiés syriens, a estimé que M. Assad aurait dû s’engager d’une manière «beaucoup plus claire et nette» dans les réformes.