Selon Driss El Yazami, président du CCME : Les Marocains du monde expriment une demande "forte et légitime" concernant l'apprentissage des langues d'origine

Les Marocains du monde expriment une demande "forte et légitime" concernant l'apprentissage des langues d'origine, a indiqué le président du Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME), M. Driss El Yazami. Dans une allocution lue en son nom, vendredi à Fès, à l'ouverture de la 8ème édition du Festival de la culture amazighe, M. El Yazami a rappelé que l'enseignement de la langue et de la culture d'origine avait un double objectif, à savoir aider les enfants à s'insérer dans la société d'accueil et de préserver leur identité culturelle et leurs compétences linguistiques en vue de leur réintégration dans leur pays d'origine. Il a de même fait part du débat sur l'apprentissage des langues dans les pays d'accueil notamment l'enseignement des langues arabe et amazighe, soulignant la nécessité de conjuguer les efforts avec les parties marocaines concernées pour une meilleure connaissance de la réalité actuelle et des besoins en matière d'apprentissage de la langue d'origine.

De son côté, Moha Ennaji, directeur du Festival et président du Centre Nord-Sud, a indiqué que le festival de la culture amazighe tend à préserver et consolider les valeurs de dialogue, de paix et de cohésion sociale, rappelant que le festival est sur la voie d'acquérir ses lettres de noblesse, comme en témoigne son intégration dans le réseau méditerranéen. "Fès est devenue non seulement la capitale spirituelle du Royaume, mais aussi la capitale de la diversité culturelle et linguistique, du dialogue des religions et des cultures par excellence", a-t-il dit, soulignant que le Festival de la culture amazighe est devenu au fil du temps un événement culturel de premier plan dans la région Fès-Boulemane.

Pour sa part, Mohamed Kabbaj, président de la Fondation "Esprit de Fès", a relevé que cette manifestation culturelle vise à encourager la recherche et enrichir le débat sur la culture amazighe, soulignant la nécessité de promouvoir ce festival pour favoriser davantage son rayonnement à l'échelle régionale et internationale. Le recteur de l'Institut Royal de la culture amazighe, Ahmed Boukkous, a mis l'accent sur la constitutionnalisation de la langue amazighe en tant que langue officielle, faisant état des perspectives prometteuses notamment dans les domaines de l'éducation, des médias, de la culture et de la gestion de l'affaire locale. La séance d'ouverture de ce festival qui s'est déroulée en présence notamment du wali de la région Fès-Boulemane, gouverneur de la préfecture de Fès, Mohammed Derdouri, et du  président de la Chambre des conseillers, M. Mohamed Cheikh Biadillah, a été marquée par un vibrant hommage rendu à l'éminente écrivaine Leila Abouzeid. Le festival organisé par la Fondation Esprit de Fès et l'Association Fès, sous le thème "Langue maternelle et diaspora", se veut une occasion pour un gotha d'intellectuels, de chercheurs et d'universitaires de débattre de la promotion de la culture amazighe et de la mise en valeur de différents genres musicaux du Maroc. Le programme de cette édition comprend des conférences sur la langue maternelle et son impact sur les migrations ainsi que des ateliers d'écriture, des spectacles de musique, des lectures poétiques, des expositions artistiques et un défilé du caftan marocain, outre des foires consacrées au tapis amazigh.