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Vilipendée et classée au rayon du complot par le ministère de la Santé, la théorie selon laquelle le vaccin antiCovid-19 sera obligatoire dans le pays fait pourtant son chemin, alimentée par une communication contradictoire et brouillonne. En effet, si d’un côté, Khalid Ait Taleb, le ministre de tutelle, explique à qui veut bien l’entendre que : «Le vaccin ne sera pas obligatoire mais volontaire» comme il l’a récemment déclaré sur la chaîne 2M, de l’autre, ne poserait-il pas les premiers jalons d’une obligation déguisée ? «Il ne sera pas possible de voyager sans un passeport Covid».
De cette intervention télévisée, outre le fait que le ministre de la Santé indique que «les vaccins choisis par le Maroc sont reconnus par l'OMS et font partie du programme COVAX», ce qui n’est pas totalement vrai, du moins concernant le vaccin destiné au Maroc et développé par CNBG Sinopharm, Khalid Ait Taleb nous livre un discours aux contradictions à peine voilées. D’autant que les personnes non vaccinées seront non seulement privées de voyage à l’étranger, mais il ne serait pas étonnant qu’elles se voient également refuser l’accès à leurs lieux de travail, ou encore à des hôtels.
Au vrai, en matière de communication, il y avait plus direct et transparent. Au lieu de quoi, les citoyennes et citoyens marocains se retrouvent face à un discours ambigu, donnant matière aux spéculations et autres «fake news». Une situation ubuesque, puisque le gouvernement fait la chasse à de fausses informations nées d’une communication minimaliste. Au risque de se répéter pour la énième fois, rappelons qu’excepté cette manière unanime de rassurer la population par des déclarations sur l’efficacité et la sûreté du vaccin de Sinopharm, il n’y a pour l’instant aucun argument scientifique pour les étayer. Ce qui participe forcément aux réticences de certains Marocains quant à la prochaine campagne de vaccination.
Alors, doit-on se faire vacciner ou pas contre la Covid19 ? Au Maroc comme ailleurs, la question est donc plus que jamais d’actualité avec des différences de sensibilités évidentes entre les pays. Dans le Royaume, nombreux sont ceux qui redoutent les effets secondaires d’un vaccin développé à travers les résultats préliminaires et non définitifs de la phase 3 des essais cliniques. Idem en Europe. D’après une étude que l’on doit au Forum écono¬mique mondial et l’Institut Ipsos, réalisée en septembre dernier auprès d’environ 20.000 adultes dans 27 pays à travers le monde, le Royaume¬- Uni appa¬raît comme le pays d’Europe ayant la plus grande part de sa population – 85 % – prête à se faire vacciner contre la Covid¬-19, dont 52% sans hésita¬tion. Cela tombe bien pour les Britishs, puisque le Royaume-Uni vient d’autoriser, ce mercredi, l'usage du vaccin mis au point par Pfizer et BioNTech, qui pourrait être disponible à partir de la semaine prochaine.
Dans certains pays, en dépit des campagnes médiatiques visant à démystifier, rassurer et promouvoir les vac¬cins, l’inquiétude a fini par prendre le pas sur la confiance. En Europe de l’Est, les résistances suscitées par le vaccin contre la Covid-19 sont plus marquées qu’ailleurs. Si en Pologne, la proximité entre les mouvements anti-vaccins et les influents milieux ultra-catholiques est à l’origine de cette défiance envers le précieux remède au nouveau coronavirus, en Hongrie, c’est l’afflux d’images de promotion du vaccin russe Spoutnik¬ V, à la demande du Premier ministre nationaliste Viktor Or¬ban, qui a résulté sur une montée inédite des anti-vaccins dans un pays pourtant connu pour son taux de vaccination parmi les plus élevés du continent.
Chady Chaabi