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Saoudiens et Houthis négocient secrètement la paix au Yémen

22,2 millions de Yéménites ont besoin d'une aide humanitaire


Samedi 17 Mars 2018

L'Arabie saoudite et le mouvement houthi mènent des négociations secrètes pour tenter de mettre fin à trois ans de guerre au Yémen, conflit qui a provoqué la pire crise humanitaire de la planète, a-t-on appris de sources diplomatiques et politiques.
Voulant contenir l'influence de l'Iran dans la région, Ryad a pris la tête d'une coalition militaire arabe qui combat les Houthis mais n'est pas parvenue à ramener au pouvoir le président yéménite en exil Abd Rabbou Mansour Hadi malgré le blocus du pays et des bombardements aériens intensifs.
Les Saoudiens accusent le mouvement chiite yéménite d'être soutenu par l'Iran, ce que les Houthis démentent.
Selon deux diplomates et deux responsables yéménites qui ont tenu à rester anonymes, le porte-parole du mouvement houthi, Mohamed Abdoul-Salam, a entamé des discussions directes avec des représentants saoudiens dans le sultanat d'Oman pour trouver une solution au conflit.
"Il y a des consultations entre Houthis et Saoudiens, sans la présence d'un représentant du gouvernement (yéménite) reconnu par la communauté internationale, et il y a clairement une volonté de la part des Houthis et de la coalition de parvenir à un accord", a dit un diplomate à Reuters.
Dans un communiqué transmis à Reuters, un responsable de la coalition a démenti que l'Arabie saoudite avait entamé des pourparlers avec les Houthis. Ces derniers n'ont pas souhaité faire de commentaire.
De sources diplomatiques, on indique que les discussions ont débuté il y a deux mois et que l'espoir des deux camps serait de parvenir à proposer un cadre de résolution du conflit lors de l'arrivée, dimanche, du nouvel émissaire des Nations unies pour le Yémen, le diplomate britannique Martin Griffiths.
Aucun des responsables interrogés par Reuters n'a cependant été en mesure de dire si les discussions avaient progressé.
La dernière session de négociations entre le gouvernement yéménite et les Houthis sous l'égide de l'Onu s'est tenue au Koweït en août 2016.
Issus du zaïdisme, une école de pensée se réclamant du chiisme, les Houthis se sont emparés de la capitale Sanaa et ont contraint le président Abd Rabbou Mansour Hadi à l'exil.
L'avancée des Houthis a conduit l'Arabie saoudite à prendre en 2015 la tête d'une coalition militaire contre ce mouvement, Ryad bénéficiant dans ce cadre du soutien des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne.
En trois ans, le conflit a tué plus de 10.000 personnes, provoqué le déplacement de plus de deux millions de personnes et précipité le Yémen - déjà le pays le plus pauvre de la péninsule arabique - au bord d'une famine généralisée.
En l'absence de toute perspective de victoire pour la coalition - malgré des milliers de raids aériens et de modestes gains territoriaux - des responsables saoudiens, dont le tout puissant prince héritier et ministre de la Défense Mohammed bin Salman, ont fait état de leur souhait de voir la guerre se terminer.
Par ailleurs, le Conseil de sécurité de l’ONU s’est dit jeudi "gravement préoccupé" par la "dégradation constante" de la situation humanitaire au Yémen, plongé dans un conflit meurtrier depuis 2014, et par les conséquences humanitaires "dévastatrices" de ce conflit sur les civils.
Début 2018, l’ONU avait estimé à 22,2 millions le nombre des Yéménites ayant besoin d'une aide humanitaire, soit 3,4 millions de plus que l’an dernier.
Elle a souligné "l'immense vulnérabilité des civils face aux épidémies de choléra et de diphtérie", compte tenu de la malnutrition aiguë, de la menace de famine et de la faiblesse des institutions yéménites, en particulier du système de santé.
"Profondément affligé par l'intensité de la violence", le Conseil a, dans une déclaration de sa présidence, demandé à toutes les parties de s'acquitter de leurs obligations conformément au droit international humanitaire, notamment de respecter le principe de proportionnalité et de faire la distinction entre la population et l’infrastructure civils et les combattants et les installations militaires.
Le Conseil a lancé un appel à l'ouverture "totale et durable" de tous les ports du Yémen, y compris ceux de Hodeida et de Salif, et réaffirmé que le refus de l'accès humanitaire "peut constituer une violation du droit international humanitaire".


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