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Sans équivoque l’UA, dans sa quasi-totalité, soutient le processus onusien


Marrakech - DNES : Mourad Tabet
Mercredi 27 Mars 2019

La Conférence ministérielle africaine sur l’appui de l’Union africaine au processus politique des Nations unies sur le différend régional au sujet du Sahara marocain tenue lundi dans la ville ocre a été un succès d’autant plus patent que la soi-disant «conférence de solidarité de la communauté de développement de l’Afrique australe» avec la chimérique RASD organisée le même jour à Pretoria en Afrique du Sud a fait chou blanc puisqu’une petite poignée de pays y a pris part.  
La preuve en est, les chiffres fournis par le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Nasser Bourita, dans son point de presse organisé lundi à l’issue de la conférence de Marrakech : 70 % des membres de l’UA, soit 38 pays africains y ont pris part et 25 ministres ont représenté leur pays dans ce rendez-vous. Mieux encore, le chef de la diplomatie marocaine a mis l’accent sur la présence fort significative de 8 pays de la Communauté de développement d’Afrique australe, à savoir l’Angola, l’Eswatini (ex-Zwaziland), le Malawi, la Zambie, Madagascar, la République démocratique du Congo, les Comores et la Tanzanie. « La participation est donc importante aussi bien en termes de nombre des pays africains représentant les cinq sous-régions du continent africain (Nord, Sud, Est, Ouest et Centre du continent) qu’en termes de  qualité », a-t-il souligné.
L’importance de la Conférence de Marrakech ne réside pas uniquement dans  cet aspect, mais également dans son timing. Elle intervient quelques jours après la deuxième table ronde de Genève sur le Sahara marocain et après « les tentatives visant à dévier l’Afrique de ses positions sages et claires sur la question du Sahara marocain lors du Sommet de Nouakchott». Le ministre fait également allusion aux manœuvres des ennemis de l’intégrité territoriale du Royaume pour «réinterpréter », « instrumentaliser » ou  «contourner» la décision 693, adoptée par la 31ème Sommet de l’UA tenu les 1 et 2 juillet 2018 à Nouakchott en Mauritanie comme en atteste la soi-disant «conférence de solidarité» avec la fantasmagorique RASD.
La Conférence ministérielle africaine à Marrakech est donc arrivée à point nommé pour mettre les pendules à l’heure et, par ricochet, avorter toute tentative visant à dénaturer la teneur de la décision  de Nouakchott.
«Tous les pays participant à cette Conférence ont été unanimes à souligner l’exclusivité du rôle des Nations unies dans l’affaire du Sahara marocain et à considérer la résolution 2440 du Conseil de sécurité comme le seul cadre idoine pour la recherche d’une solution politique, réaliste, pragmatique et durable à la question qui repose sur le compromis », a précisé Nasser Bourita avant d’ajouter que l’UA jouera un rôle de soutien à ce processus politique onusien et que la Déclaration finale est on ne peut plus claire à ce propos puisqu’elle dispose que  «l’UA ne doit pas s’engager dans un autre processus, mais son rôle se limite à soutenir le processus onusien».
Il convient de souligner que la décision 693 a mis l’accent sur «la nécessité pour l’UA de contribuer activement à la recherche d’une solution, à travers un soutien renouvelé aux efforts menés par le Secrétaire général des Nations unies et son Envoyé personnel».   
La même décision a mis en place un mécanisme africain comprenant la Troïka de l’UA, à savoir les présidents sortants, en exercice et entrants de l’UA, ainsi que le président de la Commission de l’UA, en vue d’apporter « un soutien efficace aux efforts conduits par les Nations unies, et ce en encourageant les parties à faire preuve de flexibilité, en mobilisant un appui aussi large que possible aux efforts que mènent les Nations unies et en réfléchissant, en droite consultation avec les Nations unies, sur le contenu du compromis souhaité ».
Lequel mécanisme soumettra périodiquement un rapport sur l’exécution de son mandat à la Conférence de l’UA et le cas échéant au Conseil de paix et de sécurité au niveau des chefs d’Etat et de gouvernement.
« La Troïka n’est pas un instrument destiné à chercher des solutions ni à s’engager dans un autre processus, mais elle a pour but de soutenir le processus onusien », a-t-il souligné.
Nasser Bourita a également mis en relief le fait que les pays africains qui ont participé à la Conférence de Marrakech ont exprimé « leur refus de diviser l’Afrique sur ce différend régional et de toutes les tentatives de retour en arrière et à des positions surannées et visant à contourner la décision du Sommet de Nouakchott ». Et de mettre en avant le fait que « la présence significative des pays africains et la qualité des interventions (29 interventions des représentants des pays participants) ont exprimé clairement la position de l’Afrique à propos de ce sujet, à savoir le refus de créer un autre état de fait» par quelque partie hostile au Maroc que ce soit.
Le ministre a aussi tenu à préciser que le but du Maroc n’est pas « la création d’une alliance contre quiconque, mais le soutien de la plateforme africaine commune pour le traitement de la question du Sahara. Et cette plateforme, c’est la décision du Sommet de Nouakchott ».
Il a, par ailleurs, souligné que le Maroc, conformément aux Hautes orientations de S.M le Roi Mohammed VI, adopte une diplomatie qui repose sur une approche "proactive", ajoutant que le Royaume prône une démarche vertueuse et positive, comme en témoignent la philosophie adoptée depuis son retour au sein de sa famille institutionnelle, l'Union africaine, son ouverture sur d’autres pays africains et son action pour la diversification de ses partenariats au niveau du continent.
Il s’agit d’une diplomatie d’initiatives et d’actions proactives, a-t-il déclaré, notant que le Royaume a, tout au long de l’histoire du différend régional relatif au Sahara marocain, pris plusieurs initiatives en étant convaincu qu’il est pleinement dans ses droits et que les paramètres de la solution ne peuvent dépasser les lignes rouges qu'il a tracées.
Le ministre a ainsi réaffirmé que le Royaume est toujours convaincu que ce différend a un coût, d’abord, pour les populations des camps de Tindouf qui vivent dans "des conditions très difficiles" et peuvent être attirées par les sirènes de l’extrémisme et du terrorisme, qu’il empêche la normalisation des relations bilatérales entre le Maroc et l’Algérie et que le règlement de cette question favorisera la relance de l’intégration maghrébine.
Nasser Bourita a, d’autre part, fait remarquer que le Royaume s’est engagé dans le processus des tables rondes de Genève, tout en veillant à ce que les quatre parties concernées s’impliquent dans tous les débats et toutes les questions.
Le Maroc s’est engagé dans ce processus pour "tester la volonté" des autres parties et vérifier s’il existe un véritable engagement pour aller de l'avant dans le sens voulu par la communauté internationale et le Conseil de sécurité de l'ONU, a-t-il ajouté, faisant savoir que "si on revient vers la rhétorique et les discours stériles, alors à ce moment-là, une évaluation de ce processus s’imposera".
La Conférence ministérielle africaine de Marrakech vient clarifier l’apport de l’UA à ce processus onusien, a-t-il ajouté, soulignant que le rôle de l’organisation panafricaine est d'apporter son appui aux efforts de l’Envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU et aux résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies en vue de parvenir à une solution réaliste, pragmatique, durable et basée sur le compromis à ce différend régional.
Il y a lieu de rappeler que dans le discours qu’il a prononcé en ouverture de cette Conférence ministérielle africaine, le chef de la diplomatie marocaine avait mis l’accent essentiellement sur la «philosophie » la diplomatie du Royaume du Maroc et son action au sein de l’UA.  
«Non à la division. Oui à la cohésion. Non aux chamailleries d’arrière-garde,  oui au rassemblement pour les véritables causes prioritaires de l’Afrique », avait-il souligné en rappelant le discours que  S.M le Roi Mohammed VI avait prononcé le mardi 31 janvier 2017 devant le 28ème Sommet de l’Union africaine (UA) à Addis-Abeba et dans lequel le Souverain avait établi « la feuille de route » du Royaume au sein de cette organisation continentale  après son retour au sein de sa famille institutionnelle africaine. « Loin de nous l’idée de susciter un débat stérile! Nous ne voulons nullement diviser, comme certains voudraient l’insinuer ! Vous le constaterez : dès que le Royaume siègera de manière effective et qu’il pourra apporter sa contribution à l’agenda des activités, son action concourra, au contraire, à fédérer et à aller de l’avant », avait souligné le Souverain en l’occasion.
Selon le chef de la diplomatie marocaine, la Conférence ministérielle africaine « est l’exacte illustration de cette vision Royale, en ce qu’elle entend, précisément, fédérer et à aller de l’avant ». Et d’ajouter : «Cet esprit de rassemblement n’est pas une posture de circonstance, mais une position de constance. Il découle de l’essence même de la politique africaine de S.M le Roi, qui repose sur les principes de responsabilité, de solidarité et de clarté».
Nasser Bourita avait également affirmé que la décision de Nouakchott replace la question du Sahara marocain dans son cadre idoine : celui des Nations unies. «Cette décision permet, de ce fait, de dépolluer les travaux de l’UA et d’immuniser l’Union contre toute tentative inappropriée de la dévier du chemin de l’unité et de l’intégration», avait-il conclu.


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