Le vice-président américain Joe Biden a déclaré mercredi à Bucarest que de nouvelles sanctions contre la Russie seraient nécessaires si cette dernière "sapait" l'élection présidentielle prévue dimanche en Ukraine.
"Si la Russie sape l'élection en Ukraine nous devons rester déterminés à imposer des coûts supplémentaires", a déclaré M. Biden lors d'une conférence de presse. "Tous les pays doivent user de leur influence afin d'assurer un climat stable qui permette aux Ukrainiens de voter en toute liberté", a-t-il ajouté. Il s'agit d'une élection "fondamentale" pour ce pays.
M. Biden, qui venait de s'entretenir avec le président roumain Traian Basescu, a une nouvelle fois assuré Bucarest de l'engagement ferme des Etats-Unis à respecter l'article cinq de l'Otan sur la défense collective de ses membres.
Il a souligné que l'Alliance allait renforcer sa présence en Europe centrale et de l'Est, "dans les airs, sur mer et sur terre".
Les Etats-Unis vont envoyer un croiseur lance-missiles en mer Noire pour continuer de rassurer les alliés est-européens de l'Otan inquiets des actions russes en Ukraine, a annoncé mardi le porte-parole du Pentagone.
"Le Vella Gulf, un croiseur de la Navy, va aller en mer Noire, probablement plus tard cette semaine", a affirmé le contre-amiral John Kirby.
Depuis le début de la crise en Crimée, Washington a envoyé plusieurs navires en mer Noire pour des exercices avec les marines des pays riverains de l'Otan. Mais le Pentagone est contraint de retirer périodiquement ses moyens de cette mer fermée par le Bosphore en application de la convention de Montreux de 1936, qui interdit aux navires militaires des pays non riverains de rester en mer Noire plus de 21 jours.
A quatre jours d'une présidentielle cruciale pour l'avenir du pays, les autorités ukrainiennes reconnaissent ne plus observer de mouvement des troupes russes juste de l'autre côté de leur frontière avec la Russie mais n'ont pu confirmer leur retrait total. Selon les gardes-frontières ukrainiens, les soldats russes et leur matériel ont reculé d'au moins dix kilomètres de la frontière. En visite à Berlin, le ministre ukrainien des Affaires étrangères a pour sa part affirmé ne pas être en mesure de confirmer leur retrait.
Le Kremlin a annoncé à plusieurs reprises un retrait des troupes massées depuis mars pour des manoeuvres à la frontière- 40.000 hommes, selon l'Otan - sans toutefois que les Occidentaux puissent le confirmer. L'absence d'activité est toutefois en soi un signe de la volonté de la Russie de faire baisser la tension.
L'Otan a indiqué de son côté ne pas avoir constaté de "changement" à la frontière avec l'Ukraine.