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Il a annoncé que ces logements sont en train d’être consolidés à l’heure actuelle, avant de préciser que 900 ménages seront relogés prochainement et des constructions menacées seront démolies. Le Conseil de la ville a participé avec 200 millions de dirhams à cette opération. Quant à Nabil Rahmani, membre de l’Association Sala Al Moustaqbal et chargé du projet Montada, il a indiqué que ce projet relève du programme Euromed Heritage 4 de l'Union européenne.
Selon lui, il vise à considérer l’architecture traditionnelle, par les autorités et la population, comme élément d’identité culturelle représentant un potentiel pour le développement social, économique et environnemental local. Il a ajouté que les responsables politiques, les administrations et la population doivent valoriser ce patrimoine et s’impliquer pour sa revitalisation « dans une approche de préservation intégrée ».
Plus concrètement, Nabil Rahmani a précisé que Montada veut mettre en place une nouvelle manière d’agir à partir d’un nouveau cadre de gouvernance, favorisant un large éventail d’activités destinées à la mise en valeur de l’architecture traditionnelle. Il a également affirmé que Montada a pour but de créer une dynamique entre la valorisation de ce patrimoine bâti et l'amélioration des conditions de vie. « C’est un projet partagé par les habitants : riverains, politiques, artisans, étudiants, professeurs, femmes, enfants, professionnels... Tous doivent faire partie du projet, en définissant et en trouvant des consensus sur les besoins, et les actions à développer dans les deux villes marocaines concernées par ce projet, à savoir Salé et Marrakech » a-t-il conclu. Signalons que la ville de Salé, selon le plan de sauvegarde de la médina, compte aujourd’hui 34.410 habitants et s’étend sur une superficie de 90 Ha. Elle comporte plusieurs monuments historiques tels le Masjid Al Aâdam, la Médersa mérinide et une multitude de Zaouïas et sanctuaires.
Ce plan de sauvegarde vise, selon un documentaire projeté par l’équipe des experts lors de l’activité organisée par Salé Al Moustaqbal, à atteindre trois objectifs majeurs, à savoir l’insertion de cette entité dans la dynamique que connaît la ville, l’amélioration du cadre de vie des citoyens à travers la création, la restauration ou l’embellissement de lieux d’habitat, d’activités et de loisirs et la valorisation du prestigieux patrimoine monumental de la ville par des actions de réhabilitation et de balisage tout en y implantant des activités compatibles avec les lieux dans le respect de leur histoire.
Or, ce plan relève plusieurs contraintes face à la concrétisation de ces objectifs. Entre autres, on cite la prolifération de l’habitat insalubre et des constructions menaçant ruine, la dégradation du cadre bâti, le problème de l’éclairage public insuffisant dans les places et ruelles, l’inaccessibilité à certains quartiers, problèmes de circulation et de stationnement anarchique. De ce fait, la question de l’habitat constitue une véritable problématique dans la ville de Salé.
D’ailleurs, les habitants de Salé (plus d’un million) se rappellent la complicité entre les autorités locales et l’Agence pour l’aménagement de la vallée du Bouregreg. Leur dessin était de construire des baraques et des habitats insalubres pour reloger les habitants d’un grand quartier situé sur le chemin du tramway (cf Libération du 24 septembre 2009). De surcroît, la ville de Salé connaît une extension considérable de l’habitat insalubre et des agglomérations de baraques.
Rappelons enfin que cette journée s’inscrivant dans le cadre de la célébration de la Journée mondiale de l’habitat, fêtée depuis 1985 par l'Organisation des Nations unies est une occasion de réfléchir sur l'état du peuplement humain et le droit fondamental à un logement acceptable pour tous. C’est aussi une occasion d’attirer l’attention des pays sur l’avenir de l’habitat humain.